Le syndicat CGT relaie les inquiétudes grandissantes face à la pollution et exposition aux composés perfluorés présents dans les matériaux comme le Teflon, le Scotchgard, le Gore-Tex. . En Auvergne-Rhône-Alpes
Le syndicat CGT , intervient à son tour dans le dossier des PFAS. Il rappelle que les composés perfluoroalkylés et polyfluoroalkylés (PFAS) représentent près de 4.000 composés chimiques synthétiques. Ils sont reconnus pour leur toxicité et leur pollution invisible mais durable. Depuis la fin des années 1940, ces molécules servent à fabriquer en masse les traitements antiadhésifs, antitaches et imperméabilisants qui recouvrent ustensiles et textiles : Teflon, le Scotchgard, le célèbre imperméabilisant textile, et le Gore-Tex.
Très nocifs pour la santé, les PFAS sont très persistants dans l’environnement. Indestructibles dans la nature, capables de se déplacer sur de très longues distances, loin de la zone où elles ont été émises, on les a surnommés les « Forever chemicals » (« substances chimiques éternelles »).
Plus de 600 sites industriels en Auvergne Rhône-Alpes
Des journalistes, rappelle la CGT dans un communiqué, ont réalisé avec des scientifiques, » un travail de lanceurs d’alerte et d’investigation en réalisant des prélèvements de PFAS au sud de Lyon, dans la Vallée de la chimie, près de Rumilly, en Haute-Savoie. Ils ont mis en évidence, via un appel au volontariat pour analyses sanguines, que les riverains des sites industriels étaient sept fois plus exposés au PFAS que le reste de la population. »
À la suite de ces examens très préoccupants, la Préfecture de région AURA a engagé une étude, montrant que le taux de PFAS est d’un niveau 20.000 fois au-dessus des taux moyens mesurés en France. Des PFAS ont été retrouvés dans le lait maternel, ou encore dans des
œufs issus de poulaillers d’habitants de plusieurs communes du Sud-Ouest Lyonnais. Ces résultats prouvent l’ampleur de la toxicité et de la pollution de ces substances chimiques à l’origine de nombreuses pathologies : maladie thyroïdienne, hypertension, cancer du foie et du rein, atteinte à la fertilité, efficacité amoindrie des vaccins chez les enfants…
L’Etat mobilisé
Les premières mobilisations et la médiatisation ont conduit la DREAL (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement) à enquêter pour identifier d’autres sites industriels potentiellement concernés. Ainsi 600 entreprises font l’objet actuellement d’une surveillance. Ces investigations se poursuivent au niveau national, par suite d’un arrêté ministériel du 20 juin 2023, prévoyant la surveillance des rejets aqueux des industriels potentiellement émetteurs de PFAS.
Par ailleurs, à la suite de prélèvements alarmants, les eaux superficielles et souterraines sur le bassin Rhône- Méditerranée sont davantage contrôlées et permettent de surveiller l’état qualitatif et quantitatif de l’eau de surface, des sédiments et des nappes souterraines.
Prendre toutes les dispositions
La CGT demande « aux pouvoirs publics et aux entreprises de prendre toutes les dispositions et les décisions concertées nécessaires devant une telle urgence de santé au travail et de santé- environnement. » Les salariés des sites producteurs ou utilisateurs de PFAS, avec un risque aggravé. Les femmes enceintes doivent bénéficier d’une expertise et d’un suivi individuel renforcé sur le long terme. C’est aussi le cas des retraités, des intérimaires, les apprentis, des CDD ou encore des travailleurs des entreprises sous-traitantes qui travaillent ou ont travaillé sur l’un des 600 sites concernés, mais aussi des riverains.
La CGT AURA rencontre ce jeudi, la direction de l’Agence Régionale de Santé. Elle a prévu de porter les propositions suivantes :
– La suppression du risque aux PFAS à l’échelle européenne et de les remplacer par d’autres substances, non nocives pour les personnes, la nature et la biodiversité, afin de préserver la santé, l’environnement, les sites industriels et les emplois ;
– L’urgence d’un plan régional santé ayant pour objectif, la prévention des risques pour les personnes exposées ou contaminées par une ou des PFAS, ainsi que les soins en découlant, prioritairement pour les salariés exposés, les riverains, les femmes enceintes et les enfants, dans la proximité des sites industriels. Cette action nécessite que la puissance publique définisse le périmètre de la contamination. Le syndicat demande une campagne de prélèvements sanguins, dans un laboratoire agréé par l’Etat, prise en charge financièrement, doit s’engager dans les meilleurs délais pour mesurer le niveau d’imprégnation et d’accumulation des PFAS pour les publics prioritaires.
La CGT, estime opportun, comme le préconise l’avis du CESE « Travail et santé – environnement : Quels défis à relever face
aux dérèglements climatique », de repenser ensemble les politiques publiques de santé au travail et de santé-environnement, au moment où s’élabore le Plan régional de Santé environnement 4 ? ;
– Le syndicat estime indispensable d’associer les représentants du personnel et les organisations syndicales sur les lieux de travail, les territoires aux investigations, dispositions et suivi des mesures prises. Enfin le syndicat demande d’investir dans la recherche, avec la participation financière des entreprises concernées afin de planifier la dépollution et la prévention des risques en garantissant la traçabilité des données par les services de l’Etat.