La puissance de production photovoltaïque en Auvergne -Rhône-Alpes doit passer de 1,4 gigawatt aujourd’hui à 10 GW en 2030 : c’est l’objectif visé par AuRA Digital Solaire, syndicat régional de la filière solaire, qui emploie 2 000 personnes et réalise un chiffre d’affaires de 1 milliard d’euros.
Auvergne-Rhône-Alpes peut, et doit, accélérer le développement de l’électricité solaire. Auvergne-Rhône-Alpes, la Région comme collectivité, évidemment pas elle seule, mais aussi les collectivités, les entreprises, et les habitants. C’est ce qu’a rappelé ce mercredi matin Pascal Richard, président du syndicat AuRA Digital Solaire, qui réunit 100 entreprises basées dans la région, employant 2 000 personnes et réalisant un chiffre d’affaires d’environ 1 milliard d’euros.
Aujourd’hui, la puissance installée pour le photovoltaïque est de 1,4 gigawatt ( GW) , ou 1 400 MW. Cette puissance raccordée au réseau a été installée en 15 ans, depuis 2007, date à laquelle il est devenu possible de raccorder des installations de production. Ce niveau de puissance, représente environ 1% de la puissance électrique installée en France, de 140 GW, dont une bonne partie de nucléaire.
Mais il faut faire plus, bien plus. Il faut viser 100 GW en 2050. Pour la Région, il faut viser 10 MW en 2030. C’est plus que l’objectif du Schéma Régional d’Aménagement Durable et d’Egalité des Territoires ( SRADDET ) , adopté en 2019, qui prévoit 7 GW. Cela suppose de construire entre 6 et 8,5 GW en sept ans, soit en très gros 1 GW par an. Or nous en sommes loin: en 2021, ce sont environ 0,5 GW qui ont été installés.
C’est ce qui a permis il y a environ un mois, à la production solaire régionale d’établir un nouveau record en matière de puissance délivrée, avec près de 1 200 MW.
Comment aller plus loin ? En se rappelant que le potentiel solaire photovoltaïque est énorme. Une récente étude de l’ADEME estime que la couverture des toitures actuelles permettrait de satisfaire les trois quarts de la demande des ménages. Les surfaces solarisables sont là. Les » petits » producteurs sont déjà nombreux. Mais pour atteindre les objectifs, il faut des installations de plusieurs mégawatt ou plusieurs dizaines de mégawatt. Il faut de vastes surfaces, dont ne dispose pas la région pour des raisons naturelles : les Alpes ou le Massif Central, ce ne sont pas les Landes. Il faudra pour ces parcs, comme pour toute installation, des études d’impact, la prise en compte de la bio-diversité, dont un travail important de concertation, de négociations , avec les parties prenantes, collectivités, habitants, riverains.
Réduire les délais de raccordement
Il est impératif pour aller plus loin, de lever des obstacles réglementaires, convaincre des mairies, simplifier les démarches, pour réduire les délais et les couts. Il faudra aussi réduire les délais de raccordement, encore trop longs. Des progrès ont été réalisés, se réjouit Clara Trevisiol, vice-présidente du Syndicat AuRA Digital Solaire, mais il faut aller plus loin.
