L’Algérie dévoile sa stratégie en matière de solaire photovoltaïque avec un objectif de 15 000 MW d’ici à 2035, un objectif modeste eu égard au potentiel de ce pays d’énergies fossiles qui entre vraiment dans le monde du solaire.
Avec un certain retard, eu égard à son gigantesque potentiel , l’Algérie avance enfin dans le domaine de l’énergie solaire. Longtemps installée sur une » rente » hydro-carbures soumise à des aléas, l’Algérie ouvre la voie vers le solaire photovoltaïque.
Ce pays aux immenses ressources naturelles, voisin de la France en quelque sorte a remis sur les rails le projet “Solar 1 000 MW”. La Société algérienne des énergies renouvelables (Shaems) a annoncé récemment selon notre confrère le quotidien Liberté, avoir remis le cahier des charges du projet Solar 1 000 qui prévoit la réalisation de cinq centrales solaires photovoltaïques totalisant une capacité de 1 000 mégawatts. Selon le ministre de la Transition énergétique et des Énergies renouvelables, Benattou Ziane, plus de 80 opérateurs ont retiré le cahier des charges. Le programme vise à installer 15 000 MW d’ici à 2035. Le projet doit permettre une production annuelle de plus de 2 000 GWh d’énergie électrique et d’économiser de 549 millions de mètres cubes de gaz, en évitant l’émission de 1 million de tonnes de carbone (CO2). Le projet concerne cinq wilayas ( départements) : Béchar, Ouargla, El-Oued, Touggourt et Laghouat . Il devrait contribuer à la création de plus de 5 000 emplois directs.
Une première pour le pays
Le projet qui constitue “une première expérience pour le pays”, a reçu un écho “très favorable” de la part des investisseurs. La Shaems a obtenu un mandat pour la gestion de ce programme de réalisation de stations d’énergie photovoltaïque d’une capacité de 1 000 MW en lots de 50 à 300 MW chacune. Obligation sera faite aux investisseurs de réaliser des stations avec le respect d’un taux d’intégration allant de 40 à 50%, toutes les composantes nécessaires à l’installation d’une unité photovoltaïque sont disponibles et fabriquées localement. Il s’agit principalement de huit composants essentiels identifiés dans la mise en place d’une station et qui sont disponibles au niveau local.
L’investisseur devra apporter ses propres financements, dans le cadre de la constitution d’une société de projet dont le capital sera détenu à 66% par l’investisseur et les 34% répartis entre les groupes Sonatrach et Sonelgaz. Ce montage permet aux entreprises publiques d’avoir “une vision et un suivi de l’évolution du projet et de constituer une minorité bloquante au cas où l’investisseur souhaiterait se retirer”.
Quant aux délais de traitement des offres techniques, une période de quatre mois a été fixée avant de procéder à l’ouverture des plis, a-t-il fait savoir, assurant que six mois suffisent pour installer une station photovoltaïque.