Grâce à un système de stockage performant, le campus de l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne optimise la production de la centrale photovoltaïque de 2 MW. Mario Paolone, directeur du Laboratoire des systèmes électriques distribués explique.
De quelle installation le campus dispose-t-il?
Mario Paolone : Le campus de l’EPFL dispose d’une capacité installée de 2 MW mis en place par Romande Energie sur cinq bâtiments dont les bâtiments du département électricité. L’électricité produite répond environ à 10% des besoins, mais c’est très variable. L’électricité est injectée dans certaines des lignes de 20 000 volts qui desservent le campus.
Comment le nouveau système fonctionne-t-il?
Le système inauguré ce jour joue le rôle d’une centrale électrique largement maitrisable, pour servir de lien entre la production et le réseau. Nous avons mis en place cette installation avec la société Leclanché. Ce système est vraiment à la pointe pour le suivi en temps réel des des besoins. Le système permet d’observer le comportement du réseau au rythme d’une collecte d’informations toutes les 20 milli-secondes ce qui est un pas de temps très fin. Le système peut donc réagir automatiquement et rapidement aux moindres variations de la demande et de la production.
Avec quelle amplitude la production peut-elle varier ?
Il nous est arrivé d’observer une chute en quelques secondes de la production de 60% en raison du passage de nuages au dessus des installation photovoltaïques. Cette rapidité de la chute impose une réaction rapide et une sollicitation très rapide de la batterie.
Quelle est la population du campus dont les besoins sont évidemment moins importants en été lorsqu’il y a du soleil et plus importants en hiver?
Le campus compte environ 10 000 étudiants en licence master, 2000 étudiants en doctorat, et plusieurs milliers de personnes pour les services d’enseignement, de recherche et pour l’administration. On peut estimer la population à près d’une vingtaine de milliers de personnes ce qui représente l’équivalent d’une petite ville.
Cette expérience intéresse Romande Energie pour de futures applications dans son réseau, appelé à recevoir de plus en plus d’énergies renouvelables intermittentes.
Recueilli par michel.deprost@enviscope.com