La récession entraînée par la pandémie a fait reculer les émissions de gaz à effet de serre en 2020, mais celles-ci reprennent. Néanmoins de plus en plus de pays s’engagent pour la neutralité carbone et le développement des technologies se poursuit rappelle Pierre-Franck Chevet, président d’IFP Énergies Nouvelles (Ifpen) lors de la présentation du panorama mondial de l’énergie.
La richesse produite au niveau mondial a reculé en 2020 de 3,5 %, alors qu’elle avait augmenté de 2,8 % l’année précédente. La consommation d’énergies fossiles a également reculé : de 9 % pour le pétrole alors qu’elle avait crû l’année précédente, et de 3 % pour le gaz naturel. Cette baisse de la consommation a permis de faire reculer sur l’année les émissions de CO2 de 7 % alors qu’elles avaient à peine augmenté en 2020. L’enjeu pour respecter les objectifs climatique est de ne pas repartir sur une hausse incontrôlée. Le monde est dans une bascule.
Une bascule montrée par la diffusion de nouvelles technologies plus propres. C’est ce qu’a expliqué ce mardi matin, Pierre Franck Chevet, président de l’Ifpen lors de la traditionnelle conférence de presse annuelle consacrée à un panorama mondial de l’énergie.
Développement des énergies renouvelables
Ce cap est illustré par plusieurs indicateurs. Les ventes de voitures électriques ont augmenté de 9 % en Europe en 2020, alors qu’elles n’avait crû que de 4 % en 2019. Au niveau mondial les capacités éoliennes ont augmenté de 26 % contre 16 % en 2019. Et les capacités solaires ont bondi de 12 % contre 9 %. L’accélération est réelle, et particulièrement nette au niveau des pays engagés dans des stratégies de neutralité carbone. Trente-huit pays au moins se sont fixé l’objectif de zéro émissions nettes. Ils représentent à eux seuls 52 % des émissions de CO2. La Chine pèse pour 29 % des émissions, qui atteignent plus de 5 milliards de tonnes. Les États-Unis qui ont rejoint l’Accord de Paris représentent 15 % des émissions et l’Europe 10 %. D’autres pays sont engagés, le Japon, le Canada, la Corée du Sud.
La tenue des engagements sera un enjeu central de la Conférence des Parties (COP) qui se tiendra à Glasgow à l’automne 2021. Les technologies sont largement disponibles ou sur le point d’être mures. C’est bien sûr le cas des énergies renouvelables, éolien et solaire, mais aussi pour des usages croissants, de l’hydrogène qu’on sait produire à partir d’électricité verte. L’hydrogène pourra être largement utilisé dans des piles à combustible ou des moteurs à combustion.
À côté de la réduction des émissions de gaz à effet de serre, la capture de ces gaz dans les grands ensembles industriels, et leur stockage en sites souterrains, offrent des solutions complémentaires. Un ensemble de technologies pour lesquelles l’Ifpen, et notamment son centre de Solaize, est à la pointe des recherches mondiales.