Corinne MOREL-DARLEUX En préambule je voudrais souligner au nom du groupe Front de Gauche
que cette délibération a bénéficié d’une bonne préparation en amont : en effet non seulement elle fait suite à des décisions déjà votées aux échelles nationales et régionales mais elle a également été largement
préparée en amont et collectivement, notamment au sein du comité climat. Nous regrettons tout de même que les différents avis issus de la
concertation en Région ne nous est pas été accessibles, notamment
ceux du réseau Energie-Climat, ce qui aurait pu davantage nourrir notre
réflexion et permis d’avoir un meilleur retour des territoires rhonalpins.
Mais enfin le bilan est positif et nous en remercions tous ses acteurs.
L’urgence climatique nous impose de devoir relever de nombreux défis
avec l’impérieuse nécessité de s’attaquer aux causes majeures de
pollutions et de mettre les moyens nécessaires pour une véritable
transition écologique. Et ce, en zone rurale comme en ville, où les
épisodes d’alerte aux pollutions aux particules fines se multiplient et
s’intensifient chaque année sans que l’on en connaisse les réels effets
sur la santé des habitants.
La 1ère version du plan climat avait été adoptée en février 2012. Notre
groupe avait alors exprimé sa satisfaction de la démarche volontariste
menée par la Région Rhône-Alpes sur les politiques énergétiques depuis
plusieurs années. Nous avançons dans la préoccupation d’intégrer les
effets du changement climatique dans la gestion des ressources en eau,
des écosystèmes’ même si certains esprits réactionnaires dans cette
assemblée en sont encore à se poser la question de l’existence du
réchauffement climatique et à promouvoir les énergies fossiles.
Nous nous étions d’ailleurs réjouis l’année dernière de la plus grande
critérisation de nos politiques régionales, ce qui semble se poursuivre
dans cette nouvelle version avecn nous le souhaitons vivement,
l’introduction de critères carbone dans l’attribution des subventions
régionales.
Nous notons également avec satisfaction que le recours aux crédits
carbone se fait moins présent. Tant mieux ! Ces mécanismes financiers
font de plus en plus la preuve de leur inefficacité et démontrent par la
même que ce n’est avec les outils issus de la logique libérale que l’on
règlera les problèmes crées par ce système mais qu’il faut bien un
changement radical de modèle. On sait aujourd’hui qu’une fois le marché
du carbone écroulé, il devient plus rentable pour les entreprises de
continuer à payer des droits à polluer plutôt que prendre des mesures
concrètes. Plus de cent-dix organisations de la société civile ont
d’ailleurs rendu publique une déclaration qui exige de l’Union
européenne (UE) qu’elle abandonne le marché du carbone européen
(ETS). Après sept ans d’échecs répétés, l’UE a perdu toute crédibilité
dans ce domaine. Ils pointent les dérives et l’inefficacité de ce
mécanisme, et le constat est frappant : le marché carbone européen n’a
pas réduit les émissions de gaz à effet de serre ; il a fonctionné comme
un système de subvention pour les pollueurs ; il se caractérise par des
prix du carbone volatiles et en baisse ; il accroît les conflits sociaux et
environnementaux ; il incite à la fraude ; nous enferme dans une
économie dépendante des énergies fossiles ; il est source de gaspillage
de l’argent public et enfin le marché carbone ferme les portes à d’autres
politiques, véritablement efficaces, de lutte contre le changement
climatique et de transition énergétique.
La version qui est soumise au vote aujourd’hui rentre dans les détails de
la mise en oeuvre de ce plan à-travers les fiches actions. Il tient compte
des remarques que nous avions précédemment émises, en particulier
sur la nécessité de travailler à plus de transversalité et de cohérences
avec les autres politiques. D’où le travail réalisé avec les Vice-présidents
sur les fiches actions afin, comme le souligne la délibération, « de
permettre durablement l’intégration de l’enjeu climat dans les politiques
régionales, la mise en oeuvre de chaque action du plan climat incombant
à la délégation dont relève le champ d’action concernée ». Nous
soulignons que cet effort doit être poursuivi car il est une condition sine
qua non à la réussite du plan climat. Les objectifs chiffrés et ciblés sur
les principaux domaines de l’action régionale devraient contribuer à
atteindre ce but. Un regret et un souhait tout de même : espérons tout de
même que les élus montreront plus d’intérêt que les présidents de
commissions pour l’élaboration de ce plan climat.
Enfin j’aimerais dire un mot sur le volet précarité. Nous ne pouvons
dissocier les enjeux climatiques des préoccupations sociales qu’ils
engendrent. Aussi nos politiques énergétiques doivent être mises en
relation avec la question de plus en plus prégnante de la précarité
énergétique (les 20% de ménages les plus pauvres consacrent à
l’énergie une part de budget 2,5 fois plus élevée que 20% des ménages
les plus riches ; selon rapport Fondation Abbé Pierre sur mal-logement)
Nous aurons l’occasion de revenir sur ce sujet lors du prochain débat sur
la transition énergétique mais se pose à nous la question de la
cohérence politique entre nos institutions. En effet, alors que la Région
tente de travailler à la rénovation thermique des bâtiments à une échelle
somme toute bien modeste face à l’ampleur des besoins, attention aux
malus énergie qui menacent la péréquation tarifaire, l’égalité
républicaine et l’accès de tous à l’énergie de base. Je pense bien sûr
aux foyers les plus mal logés, ceux vivant dans des passoires
thermiques. Attention aux politiques gouvernementales d’austérité, qui
se rétractent sur la rénovation d’un million de logements pour passer à
l’objectif de 500 000 par an et baissent le budget 2013 du ministère de
l’écologie. Nous serons vigilants à ce que les bonnes volontés affichées
de la Région ne soient pas réduites à néant par le contexte national.
Pour conclure sur une note d’amusement et quelque satisfaction, nous
observons que certains éléments qui constituaient le socle du
programme du Front de Gauche comme le conditionnement des aides
aux exigences sociales et environnementales font aujourd’hui leur
chemin et l’on retrouve dans le programme II de ce plan climat un
vocabulaire qui nous était pourtant reproché il y a quelques temps… Je
cite: « la Région accompagne les acteurs locaux dans leur mission de
planification territoriale, diffusant ainsi les orientations stratégiques
régionales en matière de planification, d’aménagement, de foncier et de
développement des territoires » (p47 – « intégrer les enjeux
énergétiques et climatiques dans une approche territoriale »). La
planification ” écologique’, encore un effort et l’on y sera presque…
Merci.
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