Il faudra encore améliorer les plantes, comme cela a été fait depuis des siècles, par sélection notamment, pour répondre à la demande mondiale en alimentation. Il faudra en particulier adapter les plantes au changement climatique déjà avéré. Marion Guillon, président de l’institut National de recherche Agronomique (France) a montré que sauf pour le maïs, les rendements de plusieurs céréales ou plantes de grandes cultures plafonnent depuis quelques années. Ni les méthodes de culture, ni les modifications génétiques, n’expliquent ce plafond. La seule explication, selon une étude récente de chercheurs de l’INRA tient au réchauffement.
Les plantes de demain devront donc être adaptées à des sols, respecter la diversité, leur environnement, mais elles devront aussi être adaptées à des périodes de sécheresse et parfois à de hautes températures. C’est pourquoi l’INRA travail, pour le maïs, sur 300 génotypes, qui en 2010, devront être sélectionnés, testés, évalués in silico, pour voir s’ils répondent à ces critères. Des travaux du même type vont être menés sur le sorgho, pour la production de bio-énergie en Afrique.
Ces recherches sont nécessaires car la biomasse va continuer à fournir une énorme quantité de matériaux. Willy de Greef, d’Europabio, association européenne des entreprises de biotechs peut facilement rappeler que les animaux de traits ont été des moteurs fonctionnant aux biocarburants, et que la forêt a toujours été la première source de combustible. Le défi, demain, ce sera de produire davantage, dans des conditions difficiles à prévoir. « Il faut prendre en compte le potentiel des plantes, aux USA Unis, on produit 280 millions de tonnes de maïs sur 30 000 millions d’hectares, et sur la même surface en Afrique, seulement 50 millions de tonnes ». Michel Van Lookeren Campagne, responsable de la recherche chez Bayer Crop Science, confirme la possibilité d’accroitre le rendement des plantes. « Entre le rendement moyen et les rendement maximum, sans modifier les plantes, il existe un potentiel de gain de 65%.La lutte contre les maladies peut à elle seule accroitre les rendements et améliorer les revenus des agriculteurs».
Pour une agriculture moins impactante
Face à ces données, Janet Cotter, responsable scientifique de Greenpeace ( Royaume Uni) confirme la contrainte sur les sols, sur l’eau. Mais elle rappelle que les performances de l’agriculture ont été atteintes en externalisant les coûts. « Avec les fertilisants, avec les pesticides, il y a un coût environnemental. On ne peut pas continuer, nous devons repenser ce que nous voulons. Il n’y a pas que la science qui a un rôle jouer, il y a aussi la société, l’accès aux marchés, le commerce, les gouvernements. Il faut que l’agriculture biologique ne soit pas une production pour les consommateurs riches des pays riches. C’est le rôle de la science que d’adapter les plantes résilientes, pour une agriculture ayant un impact faible. »
Pour arriver à adapter les plantes, plusieurs solutions sont envisagées. La transgenèse ( implantation d’un gène d’une espèce dans une autre espèce) permet d’obtenir des plantes Génétiquement Modifiées. Une autre voie est l’exploration du génome de chaque espèce. Le champ à explorer est immense et il faudrait créer un fonds mondial pour l’exploration de la biodiversité, pour conserver des plantes dans des banques. Le travail est en route. Il est immense.
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