La culture biologique des plantes à parfum , aromatiques et médicinales se développe très rapidement en France et en Rhône-Alpes. Au niveau national, les surfaces ont augmenté de 108% de 2000 à 2006, et le nombre de producteurs est passé de 425 à 1535 sur la même période.

Ce développement rapide rend nécessaire l’information des nouveaux producteurs dont beaucoup se trouvent en phase de conversion. Cela explique l’intérêt de la journée technico-économique organisée par Corabio (la Coordination Rhône-Alpes de l’Agriculture Biologique) et la Chambre régionale d’Agriculture de la Drôme qui a attiré 101 participants le 5 décembre à Bougé Chambalud (Drôme) . ” Les participants, agriculteurs bio et conventionnels, agents et techniciens agricoles, transformateurs et étudiants, avec des jeunes de la Maison Familiale Rurale d’Anneyron, venaient Rhône-Alpes mais aussi de Bourgogne et de Provence” explique Olivier Rousseau, après cette journée.

Les exposés ont rappelé l’état du marché. La demande en plantes aromatiques progresse régulièrement et de façon importante, avec des taux de croissance de 10 à 40% selon les secteurs : herboristerie, cosmétique, aromathérapie… Les laboratoires recherchent des extraits de plantes, des huiles essentielles, des hydrolats, des huiles végétales, des ingrédients émulsionnants, agents de texture, conservateurs d’origine naturelle. La parfumerie enregistre un fort développement des parfums d’ambiance, des parfums naturels certifiés bio et recherche des huiles essentielles. L’aromathérapie connaît un fort développement en Europe,aux Etats Unis, en Asie et la demande en huiles essentielles certifiées bio est forte. De nouveaux débouchés apparaissent régulièrement comme la protection des plantes.

Dans le secteur alimentaire des opportunités existent pour des produits aromatiques de bonne qualité. La demande est plus aléatoire pour les plantes médicinales en tisanes (critère prix d ’achat déterminant), pour les compléments alimentaires.

Nombreux producteurs en conversion

Cette évolution rapide explique que le nombre élevé de producteurs en conversion du conventionnel vers la culture biologique. Mais ces nouveaux producteurs doivent s’adapter à la demande. Les entreprises d’aval invitent les producteurs à prendre contact avec elles pour mettre en production les espèces et variétés demandées. Les entreprises souhaitent aussi signer des contrats au moins annuels.

La vente directe est aussi un mode de commercialisation. Les PME du secteur pour la plupart des exploitations agricoles qui se sont tournées vers la transformation et le commerce. C’est le cas de Fytosan ou de l’Herbier du Diois dont des représentants ont témoigné.

L’organisation collective est un autre mode d’organisation qui permet parfois d’alléger les investissements en se partageant des outils de récolte, de séchage ou de première transformation . Ce type d’organisation est très présent dans le Sud de Rhône-Alpes.

Des atouts

Les producteurs français ont des atouts solides : large gamme de production, réel savoir-faire en culture et en transformation, certification sérieuse, comité professionnel et organisation technique.

Ils peuvent répondre à quatre cahiers des charges : Ecocert, Qualité France, Nature et Progrès, Simples. Les producteurs français doivent néanmoins encore mieux s’organiser pour arriver sur le marché, surmonter des difficultés conjoncturelles ou sanitaire, et affronter une rude concurrence étrangère.

Contacts:

Plantes à parfum, aromatique et médicinales en Rhône-Alpes

-332 exploitations de PPAM Bio sur la Région Rhône Alpes, en progression de +21% (/2005).

-1 050 ha de PPAM Bio dont 344 ha en conversion, ce qui positionne la région Rhône Alpes au 1er rang avec 43 % des surfaces nationales.

-95% des surfaces sont exploitées en Drôme.

-130 espèces de plantes différentes sont cultivées sur la région dont la Lavande et le Lavandin.

-38 préparateurs de PPAM Bio, sont installés en Région Rhône Alpes.