Le Gouvernement a annoncé le 28 juin le lancement de la consultation publique sur le plan national en faveur des insectes pollinisateurs (abeilles domestiques et sauvages, bourdons, papillons, mouches, …) et de la pollinisation. La consultation s’étendra sur 3 semaines et prendra fin le 20 juillet 2021.
Depuis plusieurs décennies, un déclin préoccupant des insectes pollinisateurs sauvages et des pertes croissantes de colonies d’abeilles mellifères sont observés. Différents facteurs viennent influencer leur survie et leur développement : les capacités d’accueil des territoires (offrant habitats et ressources alimentaires), les dangers biologiques à l’origine de maladie, les prédateurs, les parasites, les pesticides, le changement climatique, les activités humaines et l’anthropisation des milieux, les modalités de gestion et d’exploitation des territoires notamment agricoles, forestiers, urbanisés.
Or 70 % des cultures dépendent de la pollinisation et les études montrent que 40 % de la valeur économique agricole est directement liée au niveau de pollinisation. La préservation des insectes pollinisateurs constitue de ce fait un enjeu majeur pour maintenir les capacités de production alimentaire et la diversité des espèces animales et végétales essentielle aux équilibres des écosystèmes.
Considérant la situation et l’urgence à agir, le Gouvernement a décidé d’accélérer la mise en place d’actions pour lutter contre le déclin des insectes pollinisateurs. Il propose un plan national en faveur des insectes pollinisateurs et de la pollinisation s’appuiera sur l’ensemble des acteurs concernés sur le territoire national.
Un plan sur 6 ans
Ce plan, mis à la consultation du public, doit s’appliquer sur la période 2021-2026. Il a pour objectif de mobiliser l’ensemble des acteurs et des leviers en faveur des insectes pollinisateurs et de la pollinisation. Il s’organise autour de 6 axes permettant d’amplifier les actions qui concourent à leur préservation et à leur valorisation en engageant toutes les parties prenantes à agir en leur faveur. Sont notamment prévus :
- l’intégration d’actions favorables aux insectes pollinisateurs dans les pratiques de nombreux secteurs d’activités (agriculture, forêt, aménagement urbain, industries, infrastructures de transport, etc.) ainsi que dans les espaces naturels protégés ;
- la préservation du bon état de santé des abeilles;
- le soutien à la filière apicole en développant par exemple, la production et la valorisation des miels, pour garantir la viabilité des exploitations apicoles françaises et le maintien d’un cheptel apicole important sur le territoire national ;
- un arrêté révisant les règles d’utilisation des produits phytopharmaceutiques en période de floraison. Ce texte prévoira d’évaluer le risque pour les pollinisateurs de manière systématique et pour tous les types de produits phytosanitaires (actuellement, cette évaluation n’est pas systématique et ne porte que sur les insecticides et acaricides). Il mettra aussi en place une obligation, dans le cas général, d’appliquer ces produits en dehors de la présence d’abeille, soit entre deux heures avant le coucher du soleil et trois heures après le coucher du soleil.
- l’objectivation du déclin des insectes pollinisateurs sauvages avec la publication de listes rouges d’espèces particulièrement menacées ;
- l’acquisition de nouvelles connaissances sur les facteurs de stress qui exercent une action seule ou combinée sur les insectes pollinisateurs, afin de cibler les mesures les plus efficaces pour leur protection.
La consultation publique en ligne.