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La combustion de biomasse responsable de 50 à 70% de la pollution carbonée hivernale

Les feux de cheminée, les feux agricoles et les feux de jardins, bref la combustion de biomasse sont responsables de 50 à 70% de la pollution carbonée hivernale en Europe. C’est verdict du programme européen CARBOSOL mis en place pour étudier la pollution particulaire en composés carbonés. L’étude a été coordonnée par le Laboratoire de glaciologie et géophysique de l’environnement (LGGE, CNRS / Université Joseph Fourier). Ce projet européen (2001-2005) rassemblait des chercheurs allemands (Institut für Umweltphysik, Heidelberg, Max Planck Institute for meteorology, Hambourg), autrichiens (Université technique de Vienne), portugais (Université d’Aveiro), hongrois (Université de Veszprém) et norvégiens (Institut météorologique norvégien, Oslo).



Le diesel en cause



Dans les années 2000, des campagnes de mesure de la pollution particulaire globale, c’est-à-dire de tous les aérosols, ont été lancées. Ces études étaient en partie motivées par la croissance de la motorisation diesel forte émettrice d’aérosols carbonés. On pensait que les émissions diesel jouaient un rôle notable dans la pollution particulaire.


C’est dans ce contexte qu’a été lancé en 2001 le programme européen CARBOSOL d’étude de la pollution particulaire en composés carbonés. Objectif: dresser un état des lieux de la quantité et de la composition des aérosols carbonés à l’échelle de l’Europe et en déterminer les sources.


Il s’agissait de définir les parts respectives des combustibles fossiles (transport, industrie, chauffage au fioul et au gaz) et de la biomasse (chauffage au bois, feux de végétaux)



Traceurs chimiques



Les recherches développées par ce programme, coordonné par Michel Legrand, directeur de recherche CNRS au LGGE2, ont été soutenues par l’INSU ( Institut National des Sciences de l’Univers-CNRS. Pour faire la distinction entre biomasse et combustibles fossiles, les chercheurs ont utilisé des traceurs chimiques. Le levoglucosan, un sucre produit lors de la combustion de la cellulose, s’est révélé un excellent traceur chimique permettant de relever sans ambiguïté les émissions dues à la combustion de biomasse, comme le bois.


Les chercheurs ont aussi cherché à repérer la présence ou non de Carbone 14 un isotope radioactif du carbone qui se désintègre trop vite ( sa demi-vie est de 5700 années) pour être retrouvé dans les combustibles fossiles. Qui dit C 14 dit biomasse.



Entre 50% et 70% de la pollution



Résultat des investigations: 50 à 70% de la masse des aérosols carbonés provient de la combustion de biomasse. Le constat vaut pour toute l’Europe aussi bien pour les masses d’air étudiées près du sol qu’en altitude. Les sites de mesure allaient de la côte portugaise à la Hongrie, en passant par les observatoires du Puy de Dôme (1400 m) et du Mont Blanc (4300 m).


Les résultats ont été corroborés par des observations locales. Ils confirment et généralisent par exemple des observations plus locales, comme celle réalisée en 2004 au centre de Zurich qui a montré que la combustion de biomasse est responsable d’au moins 40% de la pollution en particules carbonées.



Un constat déjà réalisé en France



Par ailleurs, concernant les métropoles françaises, une première étude conduite au cours de l’hiver 2007 par l’INERIS ( Institut national de l’environnement industriel et des risques) à la demande du ministère de l’Écologie et du développement durable, avec la participation du Laboratoire de chimie moléculaire et environnement (LCME, Université de Savoie), du LGGE et des Associations agréées de surveillance de la qualité de l’air (AASQA) de Paris, Lille, Strasbourg et Grenoble, a remis des résultats proches de ceux obtenus à Zurich.



Des évolutions technologiques nécessaires



Il faut maintenant voir comment lutter efficacement contre la pollution particulaire carbonée contre laquelle de nombreux efforts ont déjà été menés. Les nouvelles études suggèrent que la manière la plus efficace de limiter cette pollution à l’échelle continentale, notamment en hiver, consisterait à s’attaquer principalement à la combustion de biomasse, par des évolutions technologiques et une réglementation sévère limitant ses modes d’utilisation.



De telles mesures sont d’autant plus nécessaires, que de récentes études épidémiologiques ont souligné la similarité des effets sur la santé entre les fumées de combustion de biomasse et les produits pétroliers (diesel), tant dans la nature que dans la fréquence des troubles engendrés (affection respiratoire, cancer du poumon…). De nombreux États ont d’ailleurs interdit depuis longtemps les feux de cheminées ouvertes, les feux agricoles et ceux de jardins.



Il serait maintenant intéressant de connaître la part des feux de jardins et des feux agricoles, peu nombreux en général, en particulier en hiver, et la part du chauffage au bois, implicitement mis en cause dans l’article.



michel.deprost@free.fr



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