Les émissions de carbone, de gaz à effet de serre, sont le produit de notre mode de développement, d’un mode de production de biens et de services, donc d’un mode de consommation. Ce ne sont pas les centaines de millions de paysans d’Afrique, d’Asie, d’Amérique latine, ce ne sont pas les centaines de millions d’habitants des cités, des bidonvilles, des favelas, des banlieues pauvres des mégalopoles qui émettent le plus de carbone. de même dans les pays développés, où des dizaines de millions de personnes sont encore condamnées à la pauvreté.
Ce sont bien sûr les habitants des pays les plus » développés »‘ qui émettent le plus de » carbone », plus de 10 tonnes par Français et par an. Mais y compris en France les inégalités sont grandes entre émetteurs. Les profils carbone sont très différents, sans évoquer celui du patron d’un grand groupe de luxe, dont les émissions carbone en un mois, pour ses seuls déplacements en avion privé seraient 50 fois les émissions annuelles d’un Français.
Directement comme indirectement, c’est notre mode de vie, notre organisation qui doivent engager très rapidement un changement
Tout cela doit aller dans le sens d’une réduction des inégalités carbone, en obtenant par la voie fiscale, par la voie réglementaire, une réduction des consommations les plus nocives pour le climat.
La rédaction des inégalités doit être juste comme l’ensemble de la transition, qui doit prendre en compte l’emploi des millions de travailleurs et d’entrepreneurs. Comme la France a un budget » euros », elle a un budget carbone, qui devra être respecté.
Le budget financier est alimenté par des impôts, directs ou indirects, qui permettent une redistribution financière. Ces impôts sont en partie progressifs. La TVA comprend plusieurs taux, un taux de base et un taux pour les produits de luxe. L’impôt sur le revenu est aussi progressif.
Il convient que ces impôts soient en partie lié avec des objectifs carbone, climatiques puisque la question du moment n’est plus seulement la répartition de la richesse mais la répartition des efforts à accélérer pour le climat. On doit donc asseoir l’impôt sur une justification d’intérêt général, le climat, la qualité de vie pour tous.
Pour la TVA, sur les biens et services, il faut accentuer très fortement cet impôt en justifiant l’augmentation par la nécessité d’investir pour protéger le climat et pour nous adapter à ses modifications dramatiques. Pour ‘l’impôt sur le revenu, de la même manière, il convient d’en accentuer la progressivité, afin d’avoir une partie des ressources nécessaires à la transition énergétique.
michel.deprost@enviscope.com