Les 12 et 15 avril deux attaques avec prédation sur des moutons ont eu lieu à Vaux-en-Beaujolais, dans le Rhône. Les résultats des expertises permettent de ne pas exclure le loup, selon l’Office de la biodiversité du Rhône.
Le service départemental de l’Office français de la biodiversité (OFB) a analysé les circonstances des attaques et des prédations. L’hypothèse de l’attaque d’un loup est plausible. Si tel était le cas, il s’agirait de la première confirmation de la présence du loup sur le département du Rhône. Jusqu’à présent tous les signalements de passage ou de présence potentielle de loup avaient été exclus par les expertises de terrain. Ce constat ne conduit cependant pas à considérer le département comme une zone de présence permanente de l’espèce.
Une première depuis plus d’un siècle
Si la présence du loup dans le Rhône est une première depuis plus d’un siècle, l’espèce est connue pour sa grande capacité de dispersion. Depuis les premières observations de loup dans le milieu naturel, en France dans les Alpes du Sud en 1992, l’espèce s’est installée sur les principaux massifs montagneux. Elle est ponctuellement mais régulièrement aperçue sur des territoires éloignés du foyer alpin.
Dans le sud de la Saône-et-Loire, depuis plusieurs mois, des attaques ont été signalées près de Mont-Saint-Vincent, puis dans le Clunysois, secteur limitrophe du Rhône, à Serrières et Pierreclos, à La Vineuse sur Frégande, et à Flagy, près de Cluny.
Un animal en phase de dispersion
L’observation d’un individu isolé loin des zones de présence confirmée, caractérise les individus en phase de dispersion. À l’automne, les louveteaux nés au printemps prennent leur place au sein du groupe, contraignant d’autres individus à quitter la meute pour chercher un nouveau territoire. Au printemps, les subadultes qui ne peuvent se reproduire au sein de leur meute quittent leur territoire en quête d’un partenaire sexuel. En phase de colonisation les loups peuvent parcourir plusieurs centaines de kilomètres avant de se fixer. La distance de dispersion maximale peut dépasser 1 500 km. Cette distance laisse des espaces vides qui peuvent être colonisés par la suite. Ces individus en phase de dispersion peuvent séjourner plusieurs mois dans un secteur avant de le quitter. Rapide et discrète, l’espèce peut facilement passer inaperçue pendant la dispersion.
À ce stade, cette observation dans le Rhône ne permet pas d’affirmer que le loup s’installe dans le département. une capitalisation des informations est nécessaire pour évaluer la situation. L’OFB dispose d’un maillage territorial d’agents formés à la reconnaissance des indices de présence du loup et aux expertises de constats d’attaques, y compris dans le département du Rhône. Toute observation suspecte de grand canidé ou toute attaque sur troupeau domestique doit être rapidement signalée au Service départemental du Rhône de l’Office français de la biodiversité (sd69@ofb.gouv.fr).
Plus d’informations sur le suivi du loup en France : www.loupfrance.fr
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