Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire, a annoncé ce lundi 30 octobre aux représentants des producteurs de la filière cerise puis de la filière noix réunis, le lancement du dispositif d’aide exceptionnel destiné à compenser les pertes de chiffre d’affaires pour les exploitations les plus touchées par de multiples aléas et difficultés.
La culture des cerisiers et celle du noyer sont très fragilisées non seulement par des aléas climatiques, mais aussi par des aléas biologique. La production de cerises est affectée par la prolifération d’une mouche qui pond ses oeufs dans les fruits, ces derniers étant détruits.
L’aide pourra être déployée dans le cadre de l’activation de la réserve agricole par la Commission européenne, au titre du règlement d’exécution 2023/1465 du 14 juillet 2023 qui prévoit une aide financière d’urgence pour les producteurs agricoles de secteurs spécifiques dont la viabilité économique est fragilisée. Jusqu’à 10 millions d’euros dont 2 millions d’euros de crédits nationaux pourront être mobilisés pour ce dispositif réservé aux filières cerise et noix .
L’aide cible les exploitations spécialisées en noix ou en cerise qui ont subi des pertes supérieures à 20% du chiffre d’affaires de la culture concernée, par rapport à un chiffre d’affaires de référence. Après application d’une franchise, ces pertes seront indemnisées à hauteur de 80 %. Les producteurs pourront déposer une demande d’aide dès le 31 octobre, durant trois semaines, auprès de FranceAgrimer. Les paiements interviendront avant le 31 janvier 2024.
Les problématiques structurelles des deux filières font l’objet de travaux de plus long terme entre le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire et les représentants professionnels. Pour la noix, un rapport du Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) permettra de dégager les recommandations sur la structuration économique de la filière, afin d’améliorer l’organisation et la résilience de la filière et d’adapter la production aux débouchés et perspectives de marché.
Pour la cerise, le ministère coordonne un plan d’actions pluriannuel, en étroite concertation avec les principaux acteurs de la filière et de la recherche. Le but est de mettre au point des solutions de protection des vergers dans le cadre d’une agriculture durable.Le but est d’éviter que les producteurs soient sans alternatives efficaces et se retrouvent face à des impasses. Est entrée en application au 15 septembre l’interdiction européenne, de l’importation de cerises contenant des résidus de phosmet. Ce règlement impose des exigences identiques pour les cerises importées et les cerises d’origine européenne. La Commission européenne prend le relais de la mesure nationale prise fin mars 2023 pour un an. Les contrôles douaniers aux frontières et par le ministère chargé de l’Agriculture chez les distributeurs seront renforcés pour vérifier la conformité des cerises présentes sur le marché, quelle que soit leur origine et lutter contre les concurrences déloyales.