Le projet éolien présenté par la société Boralex est situé sur le territoire des communes de Chazemais et Saint-Désiré, dans le nord-ouest du département de l’Allier, aux confins du Cher.
Le projet consiste en l’installation et l’exploitation de cinq éoliennes dont les caractéristiques précises dépendent du constructeur qui sera retenu. Leur hauteur serait de 198 mètres à 200 mètres en bout de pale pour une hauteur de mât comprise entre 120,50 mètres et 125 mètres et une puissance unitaire de 4 MW à 4,8 MW. La puissance totale prévue du parc sera comprise entre 20 MW et 24 MW pour une production annuelle attendue de 47 GWh. Cette production évitera, d’après le dossier, l’émission d’environ 2 209 tonnes d’équivalent CO2 par an sur la durée d’exploitation prévue de 20 ans.
Pour l’Autorité environnementale, les principaux enjeux du territoire et du projet, exacerbés par la présence de parcs éoliens voisins, réalisés ou en projet, sont :
• le changement climatique, avec la limitation des émissions de gaz à effet de serre par la production d’énergie renouvelable ;
• la biodiversité (avifaune et chiroptères en particulier) et les milieux naturels ;
• le paysage, dans un contexte bocager où le risque de rupture d’échelle entre les motifs du paysage et la taille des éoliennes est présent ;
• le cadre de vie des riverains, notamment le bruit, les ombres portées et l’éclairage nocturne au vu de la proximité de certaines zones habitées (500 m) dont un établissement sensible.
Le dossier a fait l’objet de compléments et approfondissements depuis le début de l’instruction de la demande d’autorisation, qui auraient mérité d’être facilement identifiables. Il comprend notamment l’étude d’impact et ses annexes, une étude de dangers et un résumé non
technique. Elle prend en compte l’ensemble des éléments et des phases du projet y compris le démantèlement des éoliennes et le raccordement au poste source.
Toutefois, le dossier doit être complété par la description du raccordement au réseau d’électricité, l’évaluation de ses impacts et les mesures prévues pour les éviter, les réduire ou les compenser. L’Autorité recommande un nouvel inventaire ciblé sur la Cigogne noire, en s’appuyant sur un tierce expertise reconnue. Elle recommande de conclure de manière plus affirmative en étayant la conclusion sur l’absence d’incidences résiduelles sur les espèces protégées et notamment d’approfondir la recherche de mesures d’évitement, de réduction et si nécessaire de compensation des incidences du projet sur l’avifaune et les chiroptères.
En matière de paysage, la recherche de mesures d’évitement, de réduction et si besoin de compensation des incidences paysagères du projet notamment pour les habitants des Brandes, du Brelier et de Puy-bouillard, doit être approfondie. Le pétitionnaire devrait renforcer significativement la fréquence des suivis de l’impact sur l’avifaune et sur les chiroptères. Il devrait mettre en place un suivi en continu des nuisances acoustiques et des mesures prises pour les réduire, de recueillir en continu les observations des riverains (tous domaines confondus) et de prendre toutes les dispositions nécessaires pour apporter sans délai des corrections si le dispositif mis en œuvre s’avérait insuffisant.