Le groupe des Ecologistes au Conseil Régional réagit positivement à l’annonce d’une exploitation de lithium dans l’Allier, mais demande la mise en oeuvre des mesures garantissant l’absence d’impact pour l’environnement.
» Un projet d’extraction minière n’est jamais anodin, et ne peut se prétendre 100% propre, rappelle un communiqué du groupe des Ecologistes. au Conseil régional. » Ce projet en France doit être l’occasion d’innover, pour faire de la mine de Beauvoir une référence mondiale, en atteignant des exigences écologiques maximales. Pour cela, notre groupe a établi une première liste de dix interrogations en suspens, que nous soumettons aux promoteurs du projet. »
Anne Babian-Lhermet, conseillère régionale de l’Allier, déclare : « Ce projet ne pourra être accepté socialement que s’il est réellement vertueux écologiquement, aussi bien pour le climat que pour la biodiversité. Son déploiement doit aussi se faire en toute transparence vis-à-vis des riverains. Nous serons particulièrement vigilants au respect des exigences environnementales, sociales et démocratiques qu’un tel projet implique. Nous souhaitons donc pouvoir échanger rapidement avec les porteurs du projet sur les dix points que nous avons listés. »
Le groupe rappelle sa ferme opposition à un autre projet d’Imerys : l’extraction de terres de diatomée sur la narse de Nouvialle, zone humide du Cantal 2 Zone Natura 2000 : https://inpn.mnhn.fr/site/natura2000/FR8301025
Plusieurs questions des élus écologistes
Dix questions en suspens sur le projet d’extraction de lithium par Imerys sur le site de Beauvoir à Echassières dans l’Allier
1. Dimensions du projet
Même si la mine existe déjà – ce qui limite d’emblée l’impact écologique et paysager du projet -, elle verrait son activité plus que doubler : aux 25 000 à 30 000 tonnes de kaolin extraits annuellement s’ajouteront donc 34 000 tonnes d’hydroxyde de lithium par an
pendant 25 ans, et 3 millions de tonnes de roche. Il est donc indispensable que le promoteur du projet précise l’emprise du nouveau projet
sur le territoire. Il apparaît évident que la mine devra être agrandie, reste à savoir dans quelles proportions, et avec quel impact ?
2. Impact sur l’eau et la biodiversité
S’agissant de l’eau, nous rappelons que cette mine se situe en bordure de la forêt desColettes, site classé Natura 2000, dans le bassin versant de la Bouble et donc de la Sioule, affluent de l’Allier. Il est impératif que ce projet ne se fasse pas au détriment de la
biodiversité locale, déjà fragile. Le promoteur devra également préciser les procédés d’extraction envisagés, les éventuels risques de pollution et la pression sur la ressource locale en eau qu’implique le projet, alors même que le bassin de la Sioule a été en proie à de fortes sécheresses
ces dernières années.
3. Émissions de carbone
Si les batteries lithium-ion permettent de réduire nos émissions de CO2, l’activité minière d’extraction d’hydroxyde de lithium reste fortement émettrice. Imerys avance le chiffre de 8 tonnes de CO2 émises par tonne de lithium extraite, soit deux fois moins que les
exploitations de roche dure existante – ce qui reste déjà à prouver. Le projet devrait donc générer a minima l’émission de 272 000 tonnes de CO2 par an, soit l’équivalent des émissions annuelles de 60 000 Français. Il nous semble indispensable qu’Imerys travaille à réduire davantage l’impact carbone de son projet; et compense la part irréductible.
4. Gestion des déchets
L’extraction d’autant de roche générera nécessairement des déchets. Nous souhaitons que le promoteur indique comment seront traités et stockés les déchets issus de l’extraction minière, et quels seront les risques de pollution de l’air et de l’eau.
5. Logistique et impact sur les riverains
Imerys indique vouloir inclure parmi ses initiatives de réduction des émissions de CO2 le transport par conduits souterrains et par train. Il est effectivement indispensable de limiter au maximum les nuisances pour les riverains comme pour la biodiversité, et d’aller vers une exploitation minière sans camions. D’après les riverains, c’est la gare de Bellenaves qui serait pressentie pour le fret, à 10 km de la carrière (via la D987). Mais la concentration en lithium est de l’ordre de 0,9 à 1% à Beauvoir. Il faut donc environ 100 tonnes de roche pour extraire une tonne de lithium.