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Protéger la nature, c’est protéger le climat dans les Alpes

Lorsque le climat change, la nature le ressent. Le changement climatique modifie les espèces et les écosystèmes et menace aussi les hommes à travers les événements climatiques extrêmes. Les Alpes sont particulièrement menacées car le réchauffement climatique s’y fait nettement ressentir – et ce, deux fois plus fortement par rapport à la moyenne européenne.
Chaque hausse de température d’un degré Celsius entraîne en Europe centrale un décalage des zones de végétation de 150 mètres en altitude et de 150 km depuis le sud vers le nord (Rebetez, 2009). Les experts estiment que certaines espèces ne pourront pas surmonter de telles modifications dans l’espace, vu la vitesse du changement climatique actuel.

45% des espèces alpines menacées
Parce que les régions montagneuses sont particulièrement sensibles, c’est là que la disparition des espèces sera la plus marquée. Selon les modèles actuels, 45 % des espèces alpines sont menacées de disparition d’ici 2100 (Klaus et Pauli, 2009).
Le changement climatique ne menace pas uniquement les espèces, il modifie des écosystèmes entiers. Le recul des glaciers est par exemple une conséquence déjà visible du changement climatique pour les écosystèmes de l’espace alpin.
Face au contexte de changement climatique, le rôle d’écosystèmes intacts et reliés les uns aux autres est plus important que jamais, car ceux-ci réagissent de manière plus souple et dynamique aux modifications du climat et peuvent améliorer le bilan des gaz à effet de serre en faisant office de puits de carbone. La protection de la nature peut donc contribuer à la protection du climat.

Mesures de protection favorables au climat
Il existe de multiples mesures de protection de la nature destinées à sauvegarder la diversité des espèces, conserver ou recréer des espaces naturels proches de la nature et relier les différents espaces naturels par des corridors écologiques. Outre leur importance pour la protection de la nature, des mesures comme la protection des marais et leur réhumidification, la renaturation des cours d’eau, la gestion des forêts proche de la nature ou les réseaux de biotopes apportent également une contribution importante à la protection climatique. Ces mesures encouragent la performance des puits de carbone et empêchent la libération du carbone provenant des écosystèmes terrestres. Par ailleurs, elles ont aussi un effet de protection contre les risques naturels. Les marais constituent par exemple des réservoirs naturels d’eau qui peuvent protéger des crues les zones situées à proximité, et l’augmentation des surfaces de rétention le long des fleuves permet de réduire les risques de crues.

L’une des réponses les plus importantes aux changements climatiques devrait être la création d’un réseau de biotopes fonctionnel. Afin que les animaux et les plantes puissent réagir à ce changement et trouver d’autres lieux pour survivre, il est nécessaire de mettre en place de nouveaux espaces protégés et des corridors écologiques pour faciliter les migrations, ou pour les rendre de nouveau possibles.

Les mesures de protection de la nature favorables au climat doivent être soigneusement planifiées et mises en oeuvre, car sinon des interventions partant d’une bonne intention peuvent aboutir à des conflits. Toutes les mesures censées freiner le changement climatique ou atténuer ses conséquences doivent être soumises à un contrôle de durabilité. De même qu’en cas de conflits entre les objectifs de la protection climatique et de la protection de la nature, les décisions ne doivent pas être prises unilatéralement. Chaque mesure doit être examinée par rapport à ses conséquences écologiques, sociales et économiques. Cela permet ainsi d’éviter qu’une « bonne intention » ne se transforme en une « mauvaise action ».
Les revendications de la CIPRA
Afin que la protection de la nature et le changement climatique avancent main dans la main, il faut : Un réseau pour la nature !
Une nouvelle vie pour les fleuves alpins ! Davantage de marais ! Un label d’excellence pour les forêts respectueuses du climat !
Un contrôle de la durabilité !

Conflits entre la protection climatique et la protection de la nature
Il peut y avoir par exemple des conflits dans des forêts productives, bien développées. Qu’est-ce qui doit primer : l’aspect économique ou le rôle des forêts en tant que puits de carbone ? Un autre problème est le manque à gagner pour les agriculteurs et les sylviculteurs, qui renoncent à une partie de leurs revenus ou de leurs surfaces au profit de la protection de la nature, comme c’est le cas dans les réseaux de biotopes ou les marais renaturés. Les aides financières actuelles de l’UE et des états nationaux ne permettent pas encore d’offrir une indemnisation suffisante.
Des conflits naissent aussi souvent lors de la mise en place ou de l’extension d’espaces protégés, lorsqu’ils réduisent les types d’exploitation existants comme l’agriculture, la sylviculture, la chasse et le tourisme, et que la population concernée n’est pas associée en amont des projets.

Une autre source de conflit entre la protection de la nature et la protection climatique est liée au fait que la nature subit très souvent l’impact des actions climatiques engagées dans d’autres secteurs. On a par exemple des conflits d’objectifs lorsque des prairies exploitées extensivement sont transformées en plantations industrielles pour la production de biodiesel; lorsque les biotopes d’une vallée doivent disparaître pour laisser place à un lac artificiel destiné à la production d’électricité ; lorsque les eaux sont emprisonnées dans un corset de béton pour la protection contre les crues ; ou encore lorsque des canons à neige doivent compenser le manque de précipitations naturelles.
Protéger la nature, c’est protéger le climat !
Avec le changement climatique, les exigences formulées depuis longtemps par les défenseurs de la nature prennent de l’importance : les espèces et les espaces naturels doivent être mieux protégés et mis en réseaux. Les mesures nécessaires sont connues, mais elles doivent être mises en oeuvre de manière plus conséquente, plus efficace et sur des surfaces bien plus importantes qu’auparavant. On dispose de connaissances suffisantes en la matière : il n’y donc a aucune raison d’attendre davantage. En revanche, les données sont encore lacunaires dans le domaine de la surveillance des effets sur le climat des mesures de protection de la nature. Ici, la recherche doit être poursuivie.

Bons exemples :
Abattage du bois pour les marais
Depuis des décennies, la ligue bavaroise pour la protection de la nature (Bund Naturschutz in Bayern) met en place dans l’espace alpin, à titre essentiellement bénévole, des mesures pour l’amélioration de la gestion de l’eau dans les marais dégradés. Pour cela, on a acheté ou loué des terres, supprimé les formes d’exploitation intensives et créé des retenues d’eau. Plus d’informations sur : http://www.cipra.org/de/cc.alps/wettbewerb/moorrenaturierung

L’Isère met la nature en réseau
Le département de l’Isère soutient depuis l’an 2000 la création d’un réseau d’environ 100 espaces protégés. Grâce au savoir-faire et à la contribution de nombreux scientifiques et acteurs locaux, plus de 400 zones à problèmes ont pu être repérées. On a établi un document cartographique qui permet de rendre visible le réseau écologique de l’Isère et de montrer les défis majeurs. En outre, dix priorités ont été formulées pour la reconstitution de corridors de liaison pour la faune. Plus d’informations sur : http://www.cipra.org/de/cc.alps/wettbewerb/moorrenaturierung

cc.alps en bref
Le projet « cc.alps – changement climatique : penser plus loin que le bout de son nez ! » est porté par la Commission internationale pour la protection des Alpes – CIPRA – et financé par la Fondation MAVA pour la nature. Avec ce projet, la CIPRA contribue à ce que les actions climatiques engagées dans l’espace alpin respectent le principe du développement durable.
Dans le cadre de cc.alps, 11 compacts sont en cours d’élaboration sur les thèmes de l’énergie, la construction de logements, la protection de la nature, les risques naturels, l’autarcie énergétique des régions, le tourisme, l’aménagement du territoire, les transports, l’agriculture, la sylviculture et l’eau. Ils seront eux aussi prochainement mis à disposition sur www.cipra.org/cc.alps.

Base de données des actions climatiques exemplaires :
http://www.cipra.org/fr/cc.alps/resultats/bons-exemples

Le texte intégral du compact de la CIPRA sur le changement climatique et la protection de la nature peut être téléchargé depuis www.cipra.org/cc.alps .

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