Dans le cadre de son plan de maintenance, GRDF mène actuellement à Lyon un chantier de renouvellement du réseau de distribution de gaz qui se veut exemplaire en termes de minimisation des impacts environnementaux, en particulier de la pollution de l’air, grâce à l’emploi de véhicules et engins fonctionnant au GNV.
GRDF réalise depuis quelques jours un chantier de renouvellement du réseau de distribution de gaz dans le 7e arrondissement de Lyon. Ce chantier de modernisation du réseau est réalisé dans le cadre du plan de maintenance programmé avec la ville. « La sécurité est le leitmotiv de GRDF, qui dépense 1M€ par jour pour la modernisation et la sécurité du réseau à l’échelle de la France. Sur la Métropole de Lyon, 8 km sont renouvelés chaque année en moyenne », indique Grégoire Boehm, directeur territorial Lyon Métropole GRDF.
Sur ses chantiers conduits pour la Métropole, GRDF s’est engagé dans une démarche de « chantier propre ». La minimisation des impacts est recherchée à tous les niveaux : tranchée, ouvrages gaz, véhicules, engins de chantier, outils, ainsi que les déchets qui sont trié, valorisés et recyclés.
Engins de chantier uniques
En particulier, l’entreprise Coiro TP, prestataire de travaux public sur ce chantier, utilise des véhicules propres, avec notamment deux véhicules innovants : une aspiratrice excavatrice et une mini-pelle au GNV, exemplaires uniques en Europe. « Notre stratégie en matière de développement durable repose sur 3 piliers, explique René Coiro président de Coiro TP: le premier est la préservation des ressources. 90 % de nos déblais sont retraités sur une plateforme à Chassieu, et le tri des déchets est fait dans une déchèterie interne. Le second consiste à soutenir des initiatives locales associatives et le troisième à lutter contre le réchauffement climatique et la pollution de l’air. L’utilisation de véhicules propres pour nos déplacements et nos interventions s’inscrit dans cette dynamique. Pour les véhicules lourds, nous utilisons déjà des bennes au gaz et sur ce chantier nous testons des véhicules innovants, l’aspiratrice au gaz et une mini pelle au gaz. »
Le coût d’un véhicule GNV est 10 à 30 % plus cher qu’un diesel, mais le GNV à la pompe est 20 % moins cher que le diesel, la taxe sur les carburants est plus faible, les véhicules bénéficient d’un avantage fiscal, et la Métropole de Lyon leur attribue des subventions : 5000 € pour un utilitaire et 10 000 € pour un poids lourd. « Sur 4 ans, nous récupérons 10 à 15 % du coût d’achat », précise René Coiro, qui regrette encore quelques inconvénients : « Il n’y a pas encore assez de stations de recharge, et le temps de charge est d’environ 30 minutes. Autre contrainte : bien que nous disposions d’un atelier en interne, l’entretien doit encore être fait exclusivement par les constructeurs. »
Multiplication des zones à faibles émissions
Si l’utilisation du GNV et du bioGNV se développe déjà dans divers secteurs d’activité, comme le transport de marchandises, la propreté urbaine et le transport urbain, la multiplication des zones urbaines à faibles émissions devrait encore lui donner un coup d’accélérateur. « L’amplification de la zone à faibles émissions votée avant-hier doit donner un signal fort aux constructeurs pour étoffer encore leurs offres et accompagner les entreprises dans la transformation de ces flottes, estime ainsi Jean-Charles Kohlhaas, vice-président de la Métropole de Lyon délégué aux déplacements, aux intermobilités et à la logistique urbaine. Les véhicules professionnels étaient déjà concernés par la ZFE, seuls les véhicules crit’Air 0, 1 et 2 sont autorisés actuellement à l’intérieur du périmètre, et en 2026, les véhicules crit’Air 2 seront interdits. La transition ne sera pas facile, mais comme le montre ce chantier, des solutions existent déjà, et nous allons accompagner les entreprises ».
En 2020, 20 poids lourds ou véhicules utilitaires GNV ont été commandés par la ville de Lyon et 50 sont attendus en 2021. La majorité des bennes à ordures ménagères de la métropole de Lyon roulent déjà au GNV. Pour le Sytral, ce sont 70 bus GNV qui ont été commandés.
Pour permettre à ses véhicules de s’avitailler, le réseau des stations se structure et se densifie avec 5 à 7 nouvelles stations ouvertes chaque mois au niveau national, densification qui se retrouve également au sein de la métropole lyonnaise. À ce jour on compte 13 stations d’avitaillement gaz sur la métropole dont 6 publiques, situées à Couzon au Mont d’Or, Villeurbanne, Saint-Priest, Corbas, Saint Fons ainsi qu’à Lyon 7 au port Edouard Herriot. En 2021, 2 nouvelles stations publiques à Meyzieu et Saint-Priest vont venir compléter ce premier maillage de stations.
Pollution réduite
Côté pollution, «les engins de chantier sont la plupart du temps diesel, on a un gain de qualité énorme avec le GNV », souligne Grégoire Boehm. Le GNV, comme le bioGNV, réduit considérablement les polluants locaux, dont les particules fines (- 95 % par rapport à la norme Euro VI) et les NOx (- 50 % par rapport au seuil de la norme). S’y ajoute une réduction du bruit de 50 % par rapport à un moteur diesel. Autre atout, avec leur vignette crit’Air 1, les véhicules circulant au gaz carburant peuvent entrer dans les zones de circulation restreinte qui se développent dans les grandes agglomérations (ZFE).
Le bioGNV permet de contribuer à la lutte contre le changement climatique avec plus de 80 % de réduction des émissions de CO2 par rapport au diesel. Sur le territoire de la Métropole de Lyon, la Step de la Feyssine permet de produire du biométhane (6 GWh par an, soit l’équivalent de la consommation annuelle de 25 bus) et un projet similaire mais de plus grande envergure est en cours à la Step de Pierre-Bénite – Saint-Fons (capacité d’injection à préciser).
Vidéos proposées par le site Lyon Pôle Immo.