Les mesures mises en place par le Préfet du Rhône et par le Conseil général du Rhône, pour limiter les vitesses sur l’agglomération lyonnaise devraient permettre de respecter la règlementation européenne d’ici 2015. En raison du non‐respect du seuil réglementaire concernant les particules fines (PM10), la France pourrait être condamnée à une amende de l’ordre de 11 millions d’Euros assortie d’astreintes journalières estimées à 240 000 Euros.
Les mesures devraient se traduire par une réduction de 10% en moyenne de l’ensemble des émissions polluantes liées au trafic routier.
C’est ce que rappelle Manuel Marquis, Directeur territorial Ouest pour Air Rhône-Alpes, association agréée de surveillance de la qualité de l’ait ( ASQAA) pour Rhône-Alpes.
La réduction à 90 kilomètres à l’heure, pour les véhicules légers par exemple sur la rocade Est rapproche la vitesse de la vitesse optimum pour réduire les émissions polluantes. Des réductions inférieures ne génèrent pas de résultats intéressants sur le plan de la qualité de l’air.
Pour les camions, les réductions décidées rapprochent de la vitesse à laquelle les émissions sont les plus faibles. A des vitesses inférieures, les émissions ne régressent pas d’une manière proportionnelles.
Compte tenu de la prédominance des véhicules légers (92 %) en Rhône‐Alpes, les réductions les plus efficaces sont les suivantes :
‐ Idéalement à 70km/h pour les poids lourds et les véhicules légers.
‐ puis 90km/h pour les véhicules légers et 80km/h pour les poids lourds.
‐ 110km/h pour les véhicules légers et 90km/h pour les poids lourds.
66% des émissions provoquées par le transport
Les plans en cours d’élaboration sur le Rhône et la Côtière de l’Ain visent à respecter la réglementation européenne en 2015. Sur l’agglomération et en moyenne sur une année, les transports sont responsables de 66 % des émissions d’oxydes d’azote et 34 % des émissions de particules fines PM10.
Les limitations de vitesse peuvent fluidifier le trafic et retarder l’apparition d’embouteillages qui sont très polluants. Sans congestion, les véhicules circulent à une vitesse constante sans alternance de phases d’accélération et de freinage, très émettrices de polluants.
Des effets bénéfiques le long des axes
Les études d’Air Rhône‐Alpes montrent que le long des axes de circulation, la pollution est maximale au centre de l’axe. Elle décroit progressivement de part et d’autre de la voie jusqu’à atteindre des niveaux conformes à la réglementation à environ une centaine de mètres de l’axe. La réduction de vitesse permet avant tout de protéger la santé des riverains.
L’abaissement des limitations de vitesse reste insuffisante. L’accélération du renouvellement du parc de véhicules et le développement de solutions alternatives en matière de mobilité devraient compléter cette action. L’urbanisme devrait tenir compte des points noirs identifiés.
L’étude européenne APHEKOM a montré qu’habiter près du trafic routier serait responsable de 15 à 30 % des nouveaux cas d’asthme chez l’enfant et les pathologies chroniques respiratoires et cardiovasculaires. Le coût sanitaire lié à la qualité de l’air est estimé entre 20 et 30 milliards d’euros (Mds €)par an pour la France métropolitaine. (Source : Rapport du CGEDD Santé et Qualité del’air extérieur).