Une enquête a été ouverte par le Parquet National Financier sur un proche collaborateur de Laurent Wauquiez en charge notamment de l’attribution de subventions. L’opposition met en cause une gestion sans contrôle des subventions dans une optique clientéliste.
Le groupe Socialistes et Démocrates du conseil régional a pris position sur l’ouverture d’une information par le parquet national financier (PNF) sur Ange Sitbon, collaborateur du président de la Région, dont la rémunération disproportionnée avait été critiquée récemment par la chambre régionale des comptes d’Auvergne-Rhône-Alpes.
Pour Jean-François Débat, président du groupe, la justice considère donc qu’il y a suffisamment d’éléments pour se saisir de cette affaire. En contrepartie de sa rétribution, Ange Sitbon « anime pour le compte du président de la région un système clientéliste extrêmement sophistiqué composé d’un cabinet politique occulte constitué d’une dizaine de personnes, presque toutes issues des rangs du parti Les Républicains », dénonce Jean-François Débat. Ce cabinet gère politiquement « toutes les subventions régionales dans une opacité totale, à la seule fin de la réélection de Laurent Wauquiez à la tête de la Région. » Plusieurs groupes politiques de l’opposition du conseil régional et leurs responsables dénoncent cette gestion, qui a en particulier pénalisé depuis le début du mandat des associations de défense de l’environnement.
Jean-François Débat évoque « une gestion sans aucun contrôle possible et sans critères, qui maintient à l’écart les fonctionnaires de l’administration régionale pourtant garants du bon fonctionnement du service public régional et de l’instruction des dossiers de subvention. » Le président de groupe estime que « ce système clientéliste et opaque est adossé à l’octroi aux seuls conseillers régionaux de la majorité d’une enveloppe de financement discrétionnaire qui s’apparente à la reconstitution d’une réserve parlementaire, qui fut pourtant abrogée en raison, précisément, de son caractère clientéliste ouvert à toutes les dérives possibles. »
Au-delà du cas de M. Sitbon, Jean-François Débat estime que « le parquet national financier doit étendre ses investigations à l’ensemble du système clientéliste de Laurent Wauquiez, en enquêtant sur le cabinet fantôme et l’utilisation des fonds publics laissés à la discrétion de chaque conseiller régional de la majorité. »