Après la sécheresse de l’été 2022, plusieurs autres faits montrent la fragilité de l’alimentation en eau de la région grenobloise, au-delà des limites de l’agglomération centre. Pour France Nature Environnement Isère, une concertation citoyenne nécessaire autour de la ressource en eau
Alors que des tensions se développent autour de l’eau potable, FNE Isère constate un manque d’information de la population manque auquel, selon l’association » les pouvoirs publics n’ont à cette heure pas répondu. » FNE Isère préconise la mise en place rapide d’une structure de concertation à l’échelle du SCOT ( Schéma de Cohérence Territoriale) Grenoblois sur l’eau. Une de ses premières actions consisterait à associer des citoyens à la gouvernance et au partage de la ressource en eau, sous la forme de « conférence des citoyens » ,« convention citoyenne » ou de « parlement de l’eau ». Par exemple en lançant l’établissement d’un Plan Territorial de Gestion de la ressource en Eau (PTGE) ou une instance de concertation telle que proposée par le SDAGE 2022-2027.
Il faut agir rapidement car la situation devient difficile. La faible pluviométrie hivernale n’a pas rempli normalement les ressources souterraines conduisant la Préfecture à prendre des mesures contraignantes dès le printemps en prévision d’un été difficile. La période pluvieuse actuelle qui se maintient depuis le mois de mars n’inversera sans doute pas cette tendance
Un niveau de pollution exceptionnel de la nappe aquifère de la rive droite du Drac et la vulnérabilité des captages d’eau potable de sa rive gauche qui alimentent la moitié de la métropole grenobloise, vulnérabilité attestée par les traces de pollution révélées par le rapport ANTEA évoqué par le quotidien Dauphiné Libéré. Par ailleurs , la demande en eau augmente aussi de la part des intercommunalités en croissance. La Communauté d’Agglomération du Pays Voironnais et la Communauté de Communes de Saint Marcellin Vercors Isère Communauté demandent à bénéficier des ressources en eau potable du Drac et de la Romanche exploitées par les services de Grenoble-Alpes Métropole. La Communauté de Communes Le Grésivaudan exprime des demandes pour alimenter les extensions des usines microélectroniques des zones industrielles de Crolles Bernin.
L’augmentation de la consommation d’eau dans le Grésivaudan est-elle possible?
FNE Isère et Grésivaudan Nature Environnement (GRENE) ont rencontré les dirigeants de STMicroelectronics à l’invitation de ces derniers. L’entreprise a présenté un éventail de mesures concernant les ressources en eaux sollicitées et leur qualité brute et les quantités totales prélevées. STMicroelectronics, rapporte FNE » a affirmé vouloir atteindre l’état de l’art de cette filière en matière de consommation d’eau et de rejet chaque fois que cela était possible et justifié. Ces techniques sont déjà mises en œuvre par des acteurs de la filière y compris dans des usines de ce groupe. Leur faisabilité est donc avérée. »
Cependant nuance l’association reprenant les informations de l’entreprise, le taux de recyclage atteignable, et donc la consommation d’eau finale et la quantité totale de polluants rejetés dans l’Isère, dépendent étroitement des circulations d’eau des unités de fabrication existantes ou prévues. Il reste à fixer l’ambition en matière de recyclage tant pour les ateliers existants que pour les unités futures de fabrication. Pour FNE, les perspectives annoncées par STMicroelectronics peuvent conduire à des évolutions significatives sur les conditions d’alimentation en eau de cette entreprise et au-delà, telles qu’elles sont connues du grand public.
