Pour Régions et Peuples solidaires, Auvergne-Rhône-Alpes est une « méga-région » qui ne fonctionne pas. Privée de moyens financiers suffisants, la région créée début 2016 est encore trop soumise à des logiques centralisatrices et ne corrige pas les déséquilibres entre l’Auvergne et la Métropole Lyon-Saint-Etienne.
La région Auvergne-Rhône-Alpes, mise en place au 1er janvier 2016, ne permet pas un développement de tous les territoires. C’est la position de Régions et Peuples solidaires, qui présentera des candidats aux prochaines élections régionales.
D’abord, insiste le mouvement politique, la région ne bénéficie pas de moyens financiers suffisants. Elle a moins de moyens et d’autonomie que les Länder allemands, les cantons suisses confédérés ou les régions italiennes.
La région nouvelle est vaste, mais en fait beaucoup trop grande pour être proche des territoires, et les départements de l’ancienne région Auvergne ne se retrouvent pas dans les nouvelles limites, selon le Mouvement. La région comprend trois métropoles reconnues, Lyon, Saint-Etienne et Grenoble, mais Clermont-Ferrand n’accède pas à ce niveau de reconnaissance.
« Saupoudrage clientéliste »
Ces déséquilibres ne sont pas en voie de résorption. Régions et Peuples solidaires, met en cause la gestion de Laurent Wauquiez, accusé d’un « saupoudrage clientéliste » visant à lui permettre de peser sur le paysage politique national, illustré notamment par le financement à hauteur de 288 millions d’euros pour le contournement de Saint-Hostien sur la RN 88 en Haute Loire, commune dont Gustave Alirol, président de Régions et Peuples Solidaires a été maire. « Le feu vert a été donné par Emmanuel Macron pour que Laurent Wauquiez reste en Auvergne-Rhône-Alpes. », estime ce dernier.
Les actions en faveur des territoires sont jugées notoirement insuffisantes. Les relocalisations d’activités et d’industries ne sont pas suffisamment connectées aux infrastructures locales. Les logiques de distribution des moyens pour les infrastructures, ne sont pas essentiellement dédiées au développement local. Le tourisme, en Ardèche, conduit à des dépenses pour la distribution de l’eau qui excèdent de loin les besoins locaux. Il entraîne également une spéculation foncière et immobilière qui se fait au détriment des habitants.
Il en est de même dans les départements de montagne où le tourisme concentre des investissements, au détriment de secteurs qui se désertifient. Ces activités se déploient au prix d’impact environnementaux très importants, en termes de pollutions et de destruction des milieux.
Moins de services publics
Les services publics désertent petit à petits ces territoires. C’est le cas de services sanitaires, mais aussi de services dans le secteur de l’énergie. Faute d’un tissu social robuste, c’est le développement économique lui-même qui devient difficile, regrette le Mouvement