Du 25 septembre au 17 octobre, l’association Tchendukua réunit cinq représentants du peuple autochtone Kogi, de Colombie et une cinquantaine de scientifiques et experts européens pour partager leurs connaissances et mener ensemble un diagnostic de la santé de territoires fragilisés sur le bassin du Rhône, en Corse et en Ile-de-France.
Les peuples autochtones ne représentent que 5% de la population mondiale, mais gèrent au moins 25% de la surface terrestre où se concentrent 80% de la biodiversité. Parmi ces sociétés, les Kogis se considèrent les gardiens de la « Mère Terre » et jouent un rôle
essentiel dans la protection de la biodiversité et des écosystèmes de la Sierra Nevada de Santa Marta, en Colombie. Leurs savoirs ancestraux ont été reconnus patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO en 2022.
Les cultures des peuples autochtones qui vivent en équilibre avec leur environnement naturel, peuvent aider à imaginer et à construire un nouveau rapport avec nature dans des sociétés industrielles » développées », en rupture avec la nature. Comme l’a révélé la première expérimentation de diagnostic croisé dans la Drôme en 2018 leur expertise est opérative au-delà de leur territoire et ils disposent de connaissances complémentaires à celles des scientifiques.
Face à l’urgence écologique, les Kogis sortent de leur isolement et nous tendent la main pour nous aider à comprendre et réparer nos territoires.Les rencontres proposées avec des représentants Kogis, sont montées en partenariat avec Cité Anthropocène, la ville de Lyon, la ville de Villeurbanne, librairie Terre des livres“. L’association Tchendukua , l’association Ici et Ailleurs, et l’INSA de Lyon invitent à une rencontre d’exception ouverte au public ( entrée libre EUDI 5 OCTOBRE – 18H30 AMPHITHÉÂTRE JEAN CAPELLE) dans la limite des places disponibles inscription obligatoire ici.
Ici et Ailleurs est une association cofondée en 1997 par Eric Julien, géographe et consultant en entreprises, et Jacqueline Bac qui a pour cœur de projet de restituer au peuple autochtone kogi ses terres ancestrales situées dans la Sierra Nevada de Santa Marta en Colombie. La délégation kogi, menée par leur gouverneur Arregocés Conchacala.
Cinq cents ans après la conquête
Le message des organisateurs est clair : cinq cents ans après l’arrivée des conquistadores en Colombie, un dialogue historique s’engage pour élargir notre regard sur le monde et soigner ensemble la Terre. Au-delà des temps d’étude sur le terrain qui réuniront les Kogis, les scientifiques et les experts, le programme est riche avec des conférences, des ateliers ouverts au public, des temps d’échanges en présence de jeunes et d’étudiants, ainsi que des rencontres avec des représentants politiques suisses et français.
Cette nouvelle expérience approfondira le dialogue engagé depuis 2018 entre scientifiques, experts occidentaux et les autorités traditionnelles kogi avec pour objectif commun d’identifier des voies alternatives pour préserver et restaurer la biodiversité, par de nouvelles pratiques et grilles de lecture. Un premier diagnostic mené dans la Drôme en 2018 réunissait déjà une vingtaine de scientifiques et experts ainsi que quatre représentants du peuple kogi. Le bassin du Rhône sera le principal lieu d’étude de ce deuxième diagnostic nommé « Shikwakala ». De sa source à son embouchure, l’équipe se rendra à Genève et Lausanne, en passant par Lyon-Villeurbanne et Grenoble. Des temps d’étude sont également organisés en Corse sur deux sites Mégalithiques et en Ile-de-France sur un site à re-naturer.
Les participants à la rencontre seront : Barbara Glowczewski, anthropologue, ethnologue, directrice de recherche au CNRS; Jean-Louis Michelot, géographe et naturaliste; Gilles Mulhauser, directeur général de l’Office de l’eau du canton de Genève ; Pablo Servigne, auteur spécialiste de la collapsologie et de la résilience collective; Cédric Villani, mathématicien, médaillé Fields (2010)
Antoine Pelcé, Conseiller municipal à la mairie de Villeurbanne, délégué à la lutte contre le sans-abrisme, l’hospitalité & l’habitat des personnes âgées; Chloë Vidal, 3ème adjointe au Maire de Lyon en charge de la démocratie locale et redevabilité – évaluation