Les objectifs de rénovation énergétique du bâtiment sont loin d’être atteints. C’est ce que regrette Michèle Cedrin, présidente de la Commission Energie, développement durable d’Auvergne Rhône-Alpes devant les participants au Forum Bâtiment durable.
Il y a deux manières de parler objectifs et de manier les statistiques. On peut éternellement rappeler que les objectifs nationaux de rénovation sont de 500 000 logements par an. On peut se contenter de répéter l’objectif en feignant de le croire réaliste.
On peut aussi regarder la réalité en face. C’est ce qu’a fait ce mardi matin, Michèle Cédrin, conseillère régionale d’Auvergne Rhône-Alpes, lors du Forum Bâtiment durable organisé à l’Hôtel de Région Auvergne Rhône-Alpes.
” Si on analyse les résultats en matière de rénovation du bâti en Auvergne Rhône-Alpes comme d’ailleurs sur l’ensemble du territoire national, il nous faut constater, et déplorer, que nous sommes bien loin du compte.“. Trois constats justifient ce bilan.
Un quart de l’objectif atteint
Chaque année, Auvergne et Rhône-Alpes rénovent 23 000 logements, dont environ 20 000 en Rhône-Alpes. L’objectif pour Rhône-Alpes dans le Schéma régional Climlat Air Energie (SRCAE) était de 100 000 logements. En gros, les objectifs annuels sont loin d’être atteints puisqu’un quart des rénovations souhaitées sont réalisées.
Le frein n’est pas du côté des entreprises qui se sont mises à niveau. ” Près de 14% des entreprises du BTP , sur 64 000 entreprises, sont reconnues RGE (Reconnues Garantes pour l’Environnement).” Ce constat est d’autant plus amer que 400 000 habitants d’Auvergne Rhône-Alpes sont en situation de précarité énergétique.
Le marché de la rénovation ne décolle pas beaucoup malgré des moyens. Non seulement les entreprises sont à niveau, mais les moyens financiers publics et les incitations fiscales existent. Les programmes existent aussi.
Informer par les entreprises
” C’est donc collectivement que le coup d’accélérateur décisif pour l’ensemble de nos actions doit être donné.” souligne Michèle Cédrin. Plusieurs leviers sont insuffisamment actionnés. Le levier des entreprises le seul que connait le consommateur est peu actionné. Or c’est l’artisan, c’est l’entreprise qui devraient servir de relais pour informer le consommateur sur les incitations, sur les aides, sur les prêts! ” En Auvergne Rhône-Alpes, 1,5% des travaux de rénovation ont été financés par un éco-PTZ. “Ce chiffre est tellement bas qu’il se passe de commentaire.” estime la présidente de la Commission énergie-environnement. ” L’enjeu est de solvabiliser la demande et de structurer l’offre“.