Malgré le Grenelle de l’Environnement et malgré l’année de la biodiversité, la protection des espaces naturels en France peine à devenir une réalité. Chaque année, 90 000 hectares disparaissent, dévorés par l’urbanisation et la construction d’infrastructures.
Même si les fonds publics, dette budgétaire oblige, sont plus difficiles à trouver, l’Etat doit affirmer davantage sont engagement en faveur de la nature. C’est ce qu’ont rappelé les responsables de Réserves Naturelles de France et de la Fédération des Conservatoires d’espaces naturels lors du congrès commun tenu à Aix-les-Bains jusqu’à vendredi.
En 2010, année de la biodiversité, aucune réserve nationale n’a été créée, seules les régions ont créé des réserves. Odile Gauthier, Directrice de l’Eau et de la Biodiversité au Ministère de l’Ecologie, a rassuré, l’année 2011 sera meilleure, avec la création de réserves nationales et par exemple, le lancement d’un parc forestier s’étendant sur les régions Bourgogne et Champagne.
Les responsables des réseaux “Réserves Naturelles” et “Conservatoires” insistent sur l’importance des espaces naturels ultramarins, maritimes, côtiers ou continentaux. Ils sont inquiets de perspectives évoquées lors du Grenelle de la Mer, d’exploration et d’exploitation des fonds maritimes pour recherche des minéraux. Pour la France métropolitaine, les réseaux souhaitent une politique agricoles européenne qui permettent « moins de productivisme” et un soutien à l’élevage extensif.
En matière de protection de la nature, hors de site protégés, les réseaux insistent sur l’importance des trames ” vertes” et ” bleues”. Mais ces espaces, destinés à permettre à la faune ( et à la végétation!) de circuler librement d’un biotope à l’autre, ne doivent pas être gérés par un réseau ou un autre. ” Nous n’avons pas vocation à devenir le plus grand propriétaire foncier de France ” expliquent en substance les gestionnaires des espaces naturels.
En revanche, la protection de toute la nature, même la nature ordinaire, celle des espaces agricoles, doit être incluse dans les documents d’urbanisme et dans les documents d’aménagement, pour être l’affaire de tous.