Le Centre européen de Résonance magnétique nucléaire de Lyon (CRMN Lyon) est inauguré ce 7 juillet à Villeurbanne. Unique en Europe, le CRMN ( Centre de Résonance Magnétique Nucléaire) est un nouveau laboratoire de recherche commun au CNRS, à l’École Normale Supérieure de Lyon et à
l’Université Claude Bernard Lyon 1. Il développera des méthodes innovantes de spectroscopie par RMN, technique permettant d’étudier la structure de la matière organique ou inorganique en utilisant les propriétés magnétiques des atomes.
Le CRMN déjà équipé de plusieurs spectromètres de pointe. Il recevra cet automne le plus puissant équipement commercialisé au monde (1GHz) qui permettra une finesse d’analyse unique. Ce nouveau bond technologique est très attendu par des équipes travaillant sur trois axes de recherches prioritaires.
Cancérologie : dépistage précoce
En cancérologie, la RMN permet des diagnostics précoces sur biopsies. Les biopsies ou les prélèvements biologiques en général (sang, urine) sont constitués de milliers de composants, dont certains présents en très faibles concentrations. Il est envisageable que des spectres RMN de ces prélèvements puissent fournir un nouvel outil de diagnostic pour le cancer, les déficiences rénales ou
hépatiques, ou certaines maladies génétiques. Actuellement, le diagnostic par RMN en champ
classique est limité car les métabolites les plus intéressants présentent souvent des signaux trop petits pour être observés ou parce qu’il y a tout simplement trop de signaux
dans le spectre pour les identifie. L’interaction forte avec le Cancéropôle Lyon Auvergne Rhône-Alpes (CLARA) est un élément clé de la réussite de ce projet.
Chimie analytique et environnement
L’environnement est le second axe de recherche. La chimie analytique, en forte interaction avec l’Institut des Sciences Analytiques actuellement en création à Lyon. Les hauts champs permettront de repousser les limites de détection pour des échantillons de très faible concentration pour des prélèvements biologiques ou environnementaux.
Cela permettra d’accéder à l’analyse et à la compréhension de systèmes naturels de plus en plus complexes. Ces progrès nécessiteront des avancées techniques importantes, ainsi que le développement de nouveaux protocoles d’analyse.
Les développements méthodologiques et instrumentaux, incluant la chimie moléculaire et,
notamment, l’approche structurale des matériaux bio-organiques solides et liquides. Les très hauts
champs permettront l’étude structurale des protéines insolubles ou membranaires, jusqu’à
maintenant pratiquement impossible par manque de sensibilité et de résolution des spectromètres
existants.
Cité lyonnaise de l’environnement
Le CRMN est le premier des bâtiments de la Cité Lyonnaise de l’Environnement et de l’Analyse (CLEA) Les autres bâtiments de CLEA seront ceux de l’Institut des sciences analytiques (ISA) qui rassemblera dans un même bâtiment quatre unités déjà existantes et une plate-forme de valorisation et de diffusion technologique. CLEA comprendra aussi la nouvelle implantation du centre de Lyon du Cemagref organisme de recherche sur l’ingénierie agricole et l’environnement, actuellement quai Chauveau (Lyon 5°)
Ces trois bâtiments, dont le CRMN, formeront un pôle de recherche de taille européenne, regroupant à terme plus de 400 personnes. Le Grand Lyon, la Région Rhône-Alpes et le Ministère chargé de la Recherche soutiennent fortement ce projet. La Cité lyonnaise de l’Environnement et de l’Analyse renforcera d’autres laboratoires de la Doua, du CNRS, de CPE, de l’INSA et de l’UCBL, favorise une synergie importante entre projets de recherche.