La décision de construire étant prise, les opposants ont choisi de se battre pour des impacts aussi réduits que possible: insertion paysagère, tunnels, respect des cours d’eau, des écrevisses à pattes blanches et des chiroptères, mares de compensation.
Le résultat est jugé satisfaisant par beaucoup.
Mais l’autoroute n’est évidemment pas en elle-même une fin. L’impact d’une infrastructure n’est pas immédiat. Il se mesure dans le temps, par les aménagements qui facilite, qu’il appelle.
L’impact de l’A 89, ce sera le désenclavement d’une partie du Rhône Vert du Département de la Loire. Mais à quel prix? Le risque n’est pas tant celui d’une urbanisation, de la construction de logements ou de bâtiments d’activités, mais c’est le risque d’un aménagement qui ne maitrise pas la consommation d’espace dans un eldorado où le foncier rare à Lyon, est abondant et abordable. Le risque est de voir de nouveau des zones s’étaler et des lotissements fleurir avec de vastes parcelles.
L’enjeu est donc qu’autour d’une autoroute que l’Etat a voulue, et a voulue aussi exemplaire que possible, l’aménagement le soit aussi en économisant des hectares précieux pour l’agriculture et les milieux naturels. L’enjeu c’est celui d’un aménagement économe en déplacements futurs, d’un aménagement organisé, qui laisse leur place à des transports en commun.
Après la présentation des tunnels, alors que l’A 89 sera mise en service dans dix mois, il semble capital de ne pas oublier ce nouveau cap.