Jean-Jack Queyranne, président de la Région Rhône-Alpes s’est rendu le 11 août au refuge des Mottets, près de Bourg Saint Maurice, dont la modernisation a été financée (outre les propriétaires) par le Département de la Savoie et la Région. Les bâtiments du refuge situé dans la vallée des Glaciers (voir le reportage d’Enviscope.com sur la Vallée des Glaciers dans le cadre de la série Rhône-Alpes Sauvage) ont été construits dans les années vingt. L’activité d’accueil a été développée petit à petit depuis une trentaine d’années dans ce secteur du sud du Massif du Mont Blanc. Le refuge, propriété de la famille Bourgeois a du être adapté à l’évolution des normes et de la demande des randonneurs.
Les propriétaires ont décidé d’engager 723 300 euros de travaux : elles ont apporté 20% du financement, la Région 30% et le Département de la Savoie 50%. L’objectif est de développer les nuitées, en passant de 1100 en 2009, à 2000, puis au-delà, espèrent Angèle et Annie Bourgeois, la première qui gère le refuge, la seconde en ayant suivi les travaux.
Un retard en France
L’opération est exemplaire de ce qui est entrepris depuis plusieurs années. Les refuges de Rhône-Alpes souffrent d’un retard très net par rapport aux autres refuges en Europe. Les refuges italiens et suisses, autrichiens ou slovènes sont plus confortables. La clientèle comme les gardiens et gardiennes de refuges veulent des améliorations.
Il faut aussi rendre les refuges accessibles à de nouveaux publics. Longtemps les refuges ont été de fait réservés à des alpinistes fréquentant la haute montagne. Ils ont été le quasi monopole du Club Alpin français, association très indépendante, mais assez marquée par une conception historique, élitiste et traditionnelle de la montagne, synonymie, d’effort, d’ascèse. Le CAF est le premier propriétaire de refuges. Cette situation a bloqué des velléités d’investissements et le CAF n’a pas eu lui-même les moyens de moderniser : les travaux sont onéreux et sont réalisés dans des conditions difficiles.
Tout cela a changé. Le club alpin a évolué et d’autres propriétaires possèdent des refuges : particuliers, associations comme la Société des Touristes du Dauphiné, communes, Parc nationaux. L’offre a progressé. Les critères d’aide ont changé: les refuges doivent être éloignés de routes et autres moyens de transports mécaniques.
Les 146 refuges de Rhône Alpes représentent la moitié du patrimoine français des refuges. La région Rhône Alpes a déjà contribué à des investissements dans de nombreux refuges. En 2009, c’est le refuge de la Pra en Belledonne qui a bénéficié de travaux importants. La région apporte 500 000 euros pour la réfection du refuge du Gouter sur la voie normale du Mont Blanc, et 20 452 euros pour la mise en réseau des refuges de Haute Savoie. En Savoie les refuges du Nant du Beurre, à la Léchère, de l’Arpont, à Termignon, et de la Balme, sur la côte d’Aime seront aussi réhabilités.
Les moyens existent pour aller plus loin, expliquait récemment Jean-Jack Queyranne. Il faut monter des dossiers. Il faut aussi penser à mieux organiser l’offre pour qu’elle soit mieux connue du public, et rappeler la diversité des refuges comme celle des accès à la montagne.