La région Rhône-Alpes qui est en seuil d’alerte pour la pollution de l’air depuis maintenant cinq jours sur presque la totalité de son territoire ne devrait pas connaitre d’amélioration notable de cette situation avant la fin de la semaine. Les cartes publiées par le GIE ATMO-Rhône-Alpes, chargé de la mesure et du suivi de la pollution de l’air, affichent en effet en rouge sur la plus grande partie de la région une situation qui atteint le septième et avant dernier degré de l’échelle normalisée de pollution qui en compte huit. Seules les zones situées les plus en altitude dans les Alpes et le Massif Central échappent un peu à cet épisode, affichant néanmoins une situation moyenne à médiocre.
Ce sont surtout les poussières et micro-particules en suspension dans l’air qui justifient ce seuil d’alerte, une situation due à une météo anticyclonique combinée à d’autres facteurs: ainsi samedi les taux de particules en suspension dans l’air ont de nouveau augmenté, en raison notamment des émissions automobiles importantes du fait du chassé-croisé des vacanciers, mais aussi du fait de l’ abaissement de l’inversion de température dégradant la dispersion atmosphérique et d’apports de particules extérieurs à la région. Les taux de particules en suspension mesurés ce samedi ont été les plus élevés depuis le début de l’épisode de pollution , avec notamment le franchissement du seuil d’alerte (80 microgrammes par mètre-cube) sur les bassins lyonnais et lémanique.
Pour ce lundi 7 mars, la reprise des activités économiques devrait entrainer des émissions supplémentaires, alors que la météo est stable, ce qui devrait occasionner de nouveaux dépassements du seuil journalier réglementaire.
Nouveaux seuils d’information et d’alerte
Il est à noter au passage que ces seuils règlementaires ont été récemment revus à la baisse pour se conformer à la législation européenne : ainsi l’ancien “seuil d’information à la population” qui était autrefois de 80 microgrammes par m3 d’air pour les particules a été ramené en Rhône-Alpes depuis le début de l’année à 50 microgrammes/m3, et l’ancien “seuil d’alerte” qui était de 125 microgrammes/m3 a été abaissé à 80 microgrammes/m3. De plus ce “seuil d’alerte” peut être déclenché désormais sans que le niveau de 80 microg/m3 soit formellement atteint lorsque le seuil d’information de 50 microg/m3 est dépassé depuis au moins deux jours et qu’il n’y a pas de perspective d’amélioration à court terme.
Au GIE Atmo-Rhône-Alpes, que nous avons interrogé ce lundi matin, on estime que ces nouveaux seuils réglementaires entrés en vigueur depuis le début 2011 devrait entrainer mécaniquement une multiplication par quatre des jours où les autorités auront l’obligation d’informer ou d’alerter la population sur le risque de pollution atmosphérique. On risque donc d’avoir à l’avenir beaucoup plus souvent des restrictions de la vitesse automobile de 20 km/h, la mesure le plus souvent prise par les préfectures en cas de pollution de l’air. Les régions Rhône-Alpes et Bourgogne ont été les deux premières régions françaises à se conformer à la règlementation européenne, mais les autres devraient suivre rapidement.
Selon Atmo-Rhône-Alpes il n’y a pas d’amélioration marquée de l’épisode de pollution actuel attendue avant la fin de la semaine , où l’établissement d’un vent du Sud pourrait commencer à dissiper la pollution.
Plus d’information sur la qualité de l’air en région sur : www.atmo-rhonealpes.org