L’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse attire l’attention sur les risques qui pèsent sur les quantités d’eau offertes par le Rhône.
Dans les prochaines décennies, l’eau ne devrait pas manquer dans la vallée du Rhône. “ Jusqu’à présent, il n’y a pas eu de crise majeure pour l’alimentation en eau potable, l’approvisionnement en électricité, ou pour la survie des poissons dans le fleuve“, explique l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse, qui organisait mardi 18 novembre un colloque à l’Université Lyon 2 sur l’évolution du fleuve.
600 millions d’euros
L’Agence de l’Eau estime que les prélèvements d’eau n’affectent qu’un centième du fleuve à l’amont dans l’Ain, et 20% à l’embouchure. Chaque année, ce sont 600 millions de mètres cubes qui sont prélevés. La moitié de ce volume est utilisée pour l’irrigation. Les prélèvements pour les centrales nucléaires représentent 21% des 600 millions, mais ces prélèvements reviennent en grande partie au fleuve. L’industrie prélève 15% des 600 millions de mètres cubes, devant les besoins pour l’eau potable.
Sans changement climatique notable, une étude de l’Agence de l’Eau montre que les prélèvements devraient augmenter d’ici à 2030, mais l’équilibre du système ne serait pas gravement menacé. Mais des alertes pourront déjà survenir certains étés très secs. Plusieurs secteurs de Rhône-Alpes sont déjà soumis à des tensions sérieuses en période estivale.
En revanche, dans la seconde moitié du siècle, l’évolution de la ressource pourrait être plus inquiétante. Les débits du Rhône pourraient baisser de 30% dans quarante ans. A l’horizon 2060, l’étude de l’Agence de l’Eau a esquissé un scénario de hausse de 30% des prélèvements dans le Rhône. Cela représente un prélèvement de 50 mètres cubes par seconde. Un million d’habitants supplémentaires amenés par l’accroissement démographiques, prélèveraient de l’eau dans le fleuve. Les besoins des végétaux cultivés augmenteraient de 15% et il faudrait accroitre de 65 000 hectares les surfaces irriguées rendues indispensables par l’augmentation de la transpiration provoqué par la hausse des températures.
Le réchauffement pourrait entrainer une baisse de 30% des débits du fleuve. Le fonctionnement des centrales nucléaires, comme la riziculture en Camargue, seraient menacés. La solution passe par les économies et la réduction des gaspillages notamment au niveau des réseaux.