Le plan Rhône pourrait inspirer la politique d’aménagement d ‘autres grands fleuves en Europe, comme le Danube, mais peut-être au delà. C’est pourquoi l’Union Européenne a décidé de financer une partie des actions prévues dans le cadre du plan Rhône. Une réunion organisée ce mercredi à Lyon en présence de Jacques Gerault préfet de Région et Jean Jack Queyranne, a relancé l’information.
Le Plan signé par la Région, par l’Etat entre autres, prévoit de mobiliser 600 millions d’euros de 2007 jusqu’en2013, dont 200 millions d’euros pour le seul volet inondations. Le Fonds Européen pour le Développement Régional (FEDER) a apporté 33,8 millions d’euros. En 2007, 107 millions ont été dépensés. En 2008, 32 millions de dépenses ont été engagés, dont 2 millions apportés par l’Europe.
Le montant a été négocié avec la Commission par la Région et par l’Etat. L’Europe a été intéressée par l’action de prévention contre les inondations, même si elle a trouvé dit-on, le montant des actions « dures » ( les travaux) un peu importants. L’Europe a insisté pour que la lutte contre les inondations ne soit pas seulement l’occasion seulement de déplacer des tonnes de terre. Par le passé, la mémoire des inondations n’a guère été cultivée et en 1993, puis en 2003, le bas Rhône a encore connu des crues historiques, dont l’une a fait 7 morts et 1 milliard d’euros de dégâts.
Dimension durable et compétitivité
Pour l’Europe, il est capital que le volet inondations du Plan Rhône prenne en compte les principes du développement durable, en particulier la dimension sociale, la dimension communication, la dimension compétitivité et celle de la connaissance. José Palma Andrès , directeur la Direction Générale Régio de la Commission Européenne a insisté sur le caractère exceptionnel de l’aide européenne apportée à une action menée par trois régions, en l’occurrence Rhône-Alpes, Provence Alpes Côte d’Azur et Languedoc Roussillon a rappelé que 60% des crédits devront être consacrés à des dépenses entrant dans la stratégie européenne définie aux Conseils de Lisbonne et de Göteborg.
Expansion des crues
L’Etat, la Région et l’Europe se sont mis d’accord sur trois types de projets. Le premier axe concerne la prévention des crues, avec la remobilisation des zones d’expansions, la gestion des marges alluviales. Il faudra redonner au fleuve de quoi s’étaler. Jean Paul Bravard, géographe, de la Zone Atelier Bassin du Rhône ( ZABR) , a expliqué comment le fleuve domestiqué depuis un siècle et demi, avait apporté des sédiments qui ont rétréci son lit. Des travaux vont remettre les sédiments en circulation. Une expérience va être menée sur les marges du Rhône à Montélimar.
Le deuxième axe concerne la prise en compte de la vulnérabilité, des réseaux, des entreprises, des habitations. Des études sur les établissements recevant du public sur le Rhône moyen seront lancées. Enfin, le troisième axe concerne la culture du risque, avec par exemple le développement de la mémoire du risque. Des actions seront ainsi menées avec la Maison du Fleuve Rhône à Givors.
Pour en savoir plus voir le site de la Préfecture de Région Rhône-Alpes www.rhone.pref.gouv.fr