Le rapport de l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse sur sur l’état des eaux des bassins montre que près de la moitié des cours d’eau sont en bon état écologique et 90 % des nappes souterraines affichent un bon état chimique.
Le rapport sur l’état des eaux publié par l’Agence de Bassin Rhône Méditerranée Corse s’appuie sur 5,5 millions d’analyses de surveillance annuelle des cours d’eau, nappes et plans d’eau des bassins. Près de la moitié des cours d’eau sont en bon état écologique et 90 % des nappes souterraines affichent un bon état chimique. Des progrès ont été réalisés.
Mais le changement climatique pousse à accentuer les actions de préservation et de reconquête du bon état des eaux menacées par les canicules, les obstacles à l’écoulement, la suppression du couvert végétal protégeant certains cours d’eau, etc. Les actions de protection contre les pollutions, comme les actions de renaturations » sont essentielles pour permettre aux milieux aquatiques de continuer à fournir des services durables aux activités humaines, et de se régénérer plus vite après des épisodes de sécheresses ou d’inondations.«
Un été impactant les milieux
L’Agence Rhône-Méditerranée Corse rappelle qu’à la mi–septembre, à la fin d’un été marqué par plusieurs épisodes caniculaires, les milieux aquatiques étaient fragilisés. Une très forte proportion de cours d’eau présentaient toujours des assecs dont 40 % des cours d’eau en PACA et en Auvergne–Rhône–Alpes. En Corse, la situation estivale a été critique avec des débits exceptionnellement faibles sur la majorité des bassins.
Dans les bassins de Rhône–Méditerranée et de Corse cependant, la qualité des eaux s’est améliorée grâce à la baisse sur le long terme, des pollutions organiques. Les concentrations en ammonium ont été divisées par 20 en 30 ans grâce à des stations d’épuration plus performantes. Les proliférations d’algues qui étouffent la vie dans les rivières ont quasiment disparu grâce à l’interdiction des phosphates dans les détergents ménagers. Toutefois, la situation climatique de l’été 2022 a entrainé un réchauffement des eaux et la baisse des débits, engendrant une ré-augmentation des concentrations en nutriments.
Dans les rivières le niveau de concentration en métaux et en micropolluants a été divisé par 6 en 15 ans. C’est le résultat notamment d’opérations collectives mobilisant les collectivités et le tissu industriel pour mieux traiter les eaux usées avant leur rejet.
Cette amélioration de la qualité physicochimique de l’eau est bénéfique pour la faune et la flore aquatique des rivières. Ce sont 71 % des stations de surveillance des rivières des bassins Rhône–Méditerranée et de Corse qui indiquent un paramètre « diatomées » (algues sensibles aux pollutions) positif. La présence d’invertébrés traduit une bonne qualité biologique même si les conditions météorologiques font fluctuer les analyses.
Malgré cette nette amélioration de la qualité des eaux, plus de 70 % des cours d’eau des bassins Rhône–Méditerranée et de Corse sont concernés par des pressions dues aux activités humaines qui menacent l’atteinte du bon état écologique des eaux à l’horizon 2027 exigés par la Directive cadre européenne sur l’eau. Ces pressions entraineront une dégradation si rien n’est fait, a fortiori sous l’effet du changement climatique.