Pour l’ancien président d’EDF, qui a remis un rapport sur le nucléaire au Président de la République le 16 juin, « le nucléaire est en effet probablement la seule activité économique dont l’avenir est largement déterminé par l’opinion publique. L’acceptation par le public et les acteurs institutionnels est une condition majeure pour le développement du nucléaire civil. » Cette citation résume on ne peut plus clairement les enjeux de société autour du nucléaire. Un nucléaire civil qui doit être un secteur industriel à part entière, coordonné par l’Etat mais capable d’attirer des capitaux privés avec un espoir de rentabilité normal.
L’ancien président d’EDF estime que « pour les Français, l’atout-maître du nucléaire est sa contribution essentielle à l’indépendance énergétique de la France. Ils sont d’ailleurs plus de 70 % depuis 2005 à reconnaître que le nucléaire nous apporte cette indépendance. Sept Français sur dix pensent que la filière nucléaire est bonne pour l’économie et crée des emplois. Les Français citent aussi l’atout environnemental de l’énergie nucléaire et le coût de revient assez faible de l’électricité produite. Le nucléaire est pour beaucoup un symbole de fierté nationale »
L’ancien patron d’EDF reconnait que l’information autour du nucléaire civil est parfois insuffisante. Il met de côté les risques de sûreté industrielle, pour ne reconnaitre qu’un problème, l’information sur la gestion des déchets. « La gestion des déchets nucléaires nécessite de développer un effort d’explication : pour 60 à 70 % des Français, il s’agit de l’argument le plus convaincant contre le nucléaire ».
Ailleurs, dans le même rapport, François Roussely critique la trop grande indépendance de l’Autorité de Sûreté Nucléaire à laquelle il reproche en quelque sorte de délivrer trop d’informations négatives. Tatillonne l’ASN ne servirait pas l’image du nucléaire et contribuerait à faire une industrie « à part ». François Roussely suggère d’ailleurs un « modus vivendi » entre l’Etat et l’ASN ce qui serait évidemment une immense régression et ne saurait que jeter la suspicion sur le secteur ! Ce serait remettre en cause aussi le travail réalisé par le Haut Conseil sur l’Information et la Sûreté nucléaire, instauré par la loi de 2006.
L’ancien président d’EDF va d’ailleurs chercher une caution européenne (Programme indicatif nucléaire -Communication au Conseil et au Parlement Européen du 4 octobre 2007) pour proposer une nouvelle approche de l’information, qui serait évidemment un retour en arrière. Il proposé « d’établir un portail Web national, animé par le nouveau Ministère de l’Energie, qui mettrait à disposition des informations fiables et multiples »
Le rapport avance d’autres propositions : programme national d’éducation à l’énergie et aux métiers de la filière énergie dès le primaire, ouvrir de nouveau au public des centrales nucléaires ainsi que les installations des industriels et acteurs de contrôle de la filière nucléaire.