Réseau de Transport d’Electricité, entreprise chargée du transport de l’électricité, a procédé ce jeudi 18 octobre en lien avec le Parc National de la Vanoise à la pose de balises avifaune sur la ligne à 63 000 volts Brévières – Chevril – Val d’Isère, dans le secteur de Val d’Isère et Tignes, en Savoie
La ligne est proche du Parc National de la Vanoise et l’opération s’incrit dans le cadre d’un partenariat entre le Parc et le gestionnaire du réseau public de transport d’électricité, filiale d’EDF indépendante du producteur d’électricité. L’opération visait à compléter la pose de dispositifs permettant d’éloigner les oiseaux des lignes à haute tension.
La multiplication de câbles en montage ( téléphériques, câbles transportant des explosif pour le déclenchement d’avalanches, câbles électriques) accroit les occasions de chocs pour les oiseaux. Plusieurs espèces courent des risques de collision , surtout si leur couloir de vol coupe perpendiculairement des lignes à basse et moyenne tension dont les câbles rapprochés facilitent la création d’arcs électriques. Le risque est moindre pour des lignes à haute ou très haute tension gérées par RTE. Il faut néanmoins réduire les risques car il y a quelques années, un Gypaète barbu mâle, espèce réintroduite, s’était électrocuté lors d’un choc.
Pour le Gypaète barbu
L’opération menée par RTE participe donc de la résorption des points sensibles pour l’avifaune et en particulier pour le Gypaète barbu dont le Parc National cherche à favoriser le développement. La pose de balises sur la ligne à 63 kV Brévières-Val d’Isère avait commencé en octobre 2004. Au total en trois ans 216 balises ont été installées sur près de 6 kilomètres de ligne. Les balises ont disposées à la fois sur les deux conducteurs externes de la ligne et sur son câble de garde. La localisation des balises résulte d’une étude préalable menée par l’AMBE (Association Multidisciplinaire des Biologistes de l’Environnement). Elle tient compte d’observation des terrains, de repérage. Elle prend aussi en compte le caractère des espèces selon leur caractère protégé ou sensible à la présence de câbles.
Deux dispositifs sont mis en œuvre. Des spirales ou balises colorées peuvent être disposées sur le tronçon d’ouvrage. Elles rendent les câbles plus visibles, ce qui permet aux oiseaux de les éviter. Des balises blanches et rouges sont ainsi posées en alternance sur les câbles : rouges pour les oiseaux à activité diurne, blanches pour les oiseaux à activité crépusculaire. Ces spirales, par le léger sifflement qu’elles émettent lorsque le vent souffle, agissent de plus comme un avertisseur sonore perceptible par l’ouïe fine de certains oiseaux. Cette technique a démontré son efficacité en réduisant de 65 à 95 % le nombre d’accidents par percussion. La seconde technique consiste en effigies de rapaces qui peuvent être mises en place en haut des pylônes de manière à effrayer certaines espèces : à la vue du prédateur, les oiseaux modifient leur hauteur de vol ou s’éloignent de la ligne.
Une coexistence suivie
par le comité national Avifaune
Les ouvrages électriques ne sont pas une cause majeure de mortalité pour la plupart des oiseaux, mais certaines espèces de grande envergure, déjà menacées par ailleurs, y sont plus sensibles (aigles, hérons, vautours…) Les oiseaux peuvent heurter les lignes, ou créer des arcs électriques. La création du Comité National Avifaune (CNA) a été officialisée le 4 février 2004 par la signature d’une convention entre RTE, EDF, la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) et France Nature Environnement (FNE). Le comité est une instance nationale consultative qui a pour but d’améliorer la préservation de la biodiversité de l’avifaune, en orientant les efforts de protection vers les actions les plus efficaces. Il favorise favorise, notamment, les relations au niveau régional et local entre les opérateurs et le réseau des naturalistes, permettant une meilleure prise en compte des problématiques de chacun. Il valorise valorise les « bonnes pratiques » et promeut leurs échanges.