Depuis samedi 26 juin 8 heures , les vélos en libre-service “Vélivert” sont opérationnels dans l’agglomération stéphanoise: 300 vélos au design soigné et aux mêmes couleurs que le réseau des transports en commun de la STAS (un joli vert vif avec un ruban multicolore censé évoquer le passé passementier de la cité) répartis sur 30 stations, 20 à Saint-Etienne, essentiellement dans le centre ville, et les dix autres réparties entre Firminy, Saint-Chamond et Rive de Gier. Le nouveau service a été inauguré officiellement dès vendredi après-midi sous un beau soleil par les élus de la communauté d’agglomération Saint-Etienne Métropole qui a porté tout le projet.
Les Vélivert auraient dû s’appeler les “Vélovert”, mais le nom était déposé. Alors ce fut Vélivert ,après avoir échappé à Véli-vélo… Non seulement, ces machines sont plutôt agréables à l’oeil, et très confortables, mais leur concepteur, la société Montpellièraine Smoove – qui a déjà équipé en VLS Avignon et Valence – leur a aussi apporté des améliorations techniques importantes: allégement de deux kilos et 7 vitesses en série au lieu de trois habituellement pour tenir compte de la topographie colinaire de Saint-Etienne, et suppression de la chaine, remplacée par une transmission à cardan étanche, non salissante et indéraillable.
Location occasionnelle complexe
La grande différence entre le Vélivert et ses prédécesseurs célèbres que sont le Vélo’v lyonnais et le Vélib’ parisien (conçus par JC Decaux), c’est qu’il n’embarque aucune électronique. Celle-ci est entièrement contenue dans les “totems” (1) des stations qui délivrent aux usagers une clé permettant de déverrouiller un vélo de son socle . Pour obtenir cette clé, on utilise soit sa carte bancaire (mais seulement trois stations à Saint-Etienne lisent ces cartes) , soit on compose un numéro de téléphone spécial (le 09 69 32 42 00) qui vous permet d’obtenir un code à 7 chiffres permettant d’accéder à la fameuse clé.
Et c’est bien là que parait être le gros point faible du système: si l’usage de la carte bancaire ne parait poser aucun problème, celui de l’appel téléphonique est peu convivial et enclenche toute une série de manipulations complexes et fastidieuses entre l’usager et le totem de la station. De longues minutes d’écoute des messages, de frappe des codes au clavier, de confirmations et de validations sont ainsi nécessaires avant de pouvoir enfourcher un vélo. De quoi refroidir l’usager occasionnel tenté par un essai de ces beaux vélos rutilants.
Vélivert cherche pistes cyclables…
A noter que la location des “Vélivert” est aussi possible à partir de la carte multimodale de transport rhonalpine OuRA, et qu’on pourra souscrire un abonnement annuel pour la somme très modique de 15 euros. Le coût du service est lui aussi modeste: la première demi-heure est gratuite et chaque demi-heure supplémentaire est facturée 1 euro. Pour les non abonnés , les tarifs sont identiques , mais le droit d’accès au service Vélivert est de 1 euro pour une journée ou de 3 euros pour une semaine. Enfin en plus des 300 vélos en libre service, Vélivert propose , via le réseau des vélocistes locaux, 400 vélos supplémentaires (280 vélos classiques et 120 vélos à assistance électrique recyclés de l’ancien système Vélostas) mais uniquement en location longue durée de une semaine à 6 mois.
Une autre difficulté attend aussi probablement le Vélivert: le très faible réseau actuel de pistes ou bandes cyclables à Saint-Etienne. Cela risque de dissuader bien des usagers potentiels de circuler dans des rues étroites au milieu des voitures… Heureusement, la mise en place, à partir de la rentrée de septembre, d’un vaste plateau piétonnier accessible aussi aux vélos devrait améliorer en partie ce problème, au moins pour l’hyper centre-ville. Infos détaillés sur le système stéphanois de vélos en libre service sur : www.velivert.fr
H.C. / henricolomb@yahoo.fr
(1) Dans un souci de développement durable, 11 des 30 totems sont alimentés en énergie par des panneaux photovoltaïques, et Vélivert a fait appel à un maximum d’entreprises locales: les vélos sont assemblés chez Olympiques Cycles à Saint-Romain-le-Puy (qui avait déjà fourni les anciens Vélostas) , et certains composants viennent de chez Mavic-Salomon en Savoie