Les épisodes de sécheresse s’installent dans la durée sur le territoire français et mettent en évidence la nécessité de s’emparer rapidement de cette problématique sous peine de mettre en danger pour l’avenir le potentiel agricole et économique des territoires, alerte le groupe Saur.
Face aux situations de sécheresse et stress hydrique récurrentes, la start-up Imageau, filiale du groupe Saur, a lancé info-secheresse.fr, une plateforme numérique d’accès gratuit et continu aux données sécheresse qualifiées et spatialisées des départements. Elle regroupe sur un seul site l’ensemble des données publiques des trois disciplines de la sécheresse (météorologie, hydrologie, hydrogéologie) et en donne aux différents acteurs territoriaux une vision cartographique.
Aggravation des situations de sécheresse
Cette initiative met aujourd’hui en évidence l’aggravation des situations de sécheresse sur le territoire français. En effet, si les épisodes de sécheresse ne sont pas nécessairement plus intenses qu’auparavant, ils ont bien tendance à se répéter plus fréquemment et à s’installer dans la durée. Cette année, certains territoires sont ainsi en situation d’alerte renforcée voire de crise depuis mi-juillet. C’est notamment le cas des régions Grand Est, Bourgogne Franche Comté et Auvergne-Rhône-Alpes et plus particulièrement des départements de Haute-Marne, Haute-Saône, Vosges, Bas Rhin, Meuse, Corrèze, Rhône, ou encore Côte d’or.
Malgré une bonne recharge hivernale des nappes phréatiques, la pluviométrie au cours des six derniers mois est déficitaire sur le Centre le Nord et l’Est de la France.
Ce déficit s’est largement accentué au cours du mois de Juillet, qui est le mois le moins pluvieux depuis 50 ans pour les trois quarts nord du pays. Ceci a des conséquences directes sur le débit des cours d’eau et le niveau des nappes.
64 départements concernés
Au 27 juillet 2020, 157 stations de mesure de débit des cours d’eau affichent des débits bas, à très bas sur le territoire métropolitain. Les débits déficitaires affectent désormais un quart des principaux cours d’eau de la métropole, chiffre en nette évolution depuis le début du mois.
Coté nappe, la situation est d’autant plus tendue, près de 30 % des stations d’observations affichent des niveaux modérément bas, bas, à très bas. Au total, ce sont 118 arrêtés de restriction d’eau qui ont été pris par les Préfets à ce jour, couvrant un total de 64 départements.
« Les données que nous collectons via info-sécheresse.fr témoignent bien de la normalisation des épisodes de sécheresse sur le territoire français,explique Matthieu Baïsset, directeur technique d’imaGeau, qui a intégré le groupe Saur en 2017. Si la situation reste aujourd’hui maîtrisée par les acteurs sur le terrain (pouvoirs publics, entreprises de l’eau, agriculteurs), la situation de long-terme qui se profile peut devenir préoccupante si rien n’est fait pour enrayer ces phénomènes de sécheresse ou mieux nous y préparer ».