La crise énergétique justifie un appel à la sobriété et aux économies. Mais les énergéticiens sont les premiers et les seuls à demander aux Français des efforts, dont l’Etat cache l’urgence.
Les dirigeants des trois énergéticiens français TotalEnergies, EDF et Engie ont demandé dans une tribune publiée par le Journal du Dimanche, aux Français de réduire « immédiatement » leur consommation de carburant, pétrole, électricité et gaz face au risque de pénurie et de flambée des prix qui s’annoncent l’hiver prochain.
« L’effort doit être immédiat, collectif et massif. Chaque geste compte », alertent Patrick Pouyanné (TotalEnergies), Jean-Bernard Levy (EDF) et Catherine MacGregor (Engie). Pour la France, comme pour le reste de l’Europe, l’enjeu est de reconstituer les réserves de gaz pour faire face aux besoins l’hiver prochain. L’Allemagne a activé son plan d’alerte dernier palier avant l’organisation d’un rationnement par l’Etat afin de répartir les volumes entre particuliers, administration et industrie.
Pas de ministre de l’énergie ou de la transition
Les patrons de groupes énergétiques s’adressent aux consommateurs mais aussi aux pouvoirs publics pour qu’ils accélèrent la mise en place d’une telle politique d’économie. Ils souhaitent le lancement d’un « grand programme d’efficacité énergétique » et une « chasse au gaspillage nationale ».
Plusieurs mois ont d’ores et déjà étaient perdus, notamment en France. Quand le président de la République a présenté en février son plan censé transformer le mix électrique national pour assurer la transition énergétique, le sujet de la sobriété n’a pas été abordé. Il n’a jamais été question de réaliser des économies, d’adapter son mode de vie. La question de la limitation de la vitesse sur les routes et autoroutes, de bon sens, a été soigneusement éviter pour ne pas handicaper la campagne présidentielle. Les termes de sobriété, d’économie restent tabou alors qu’ils doivent plus que jamais fédérer.