Marc Benmarraze, fondateur de Solar Euromed, projette de construire dans les Hautes Alpes, Solenha, la première centrale française thermodynamique. Ce diplômé de l’INPG a une solide expérience acquise dans divers groupes à travers le monde. Il veut développer en France une nouvelle filière solaire. ( Cet article a été publié par Enviscope le 19 octobre 2007)
Diplomé de l’Ecole Nationale Supérieur d’Electricité de l’Institut National Polytechnique de Grenoble, Marc Benmarraze est aussi docteur en métallurgie. Il a derrière lui une longue carrière. Il a d’abord travaillé dans la recherche appliquée chez Merlin Gerin où il a passé 14 ans. Mais ce spécialiste des sources d’énergie les plus classiques, entame aussi une carrière de gestionnaire de projets dans le secteur du transport de l’électricité qui le mène au Mexique pour le groupe grenoblois. Il dirige ensuite la zone Moyen Orient Afrique, avant de revenir en France.
Marc Benmarraze entre dans le groupe Alstom, pour mener des projets de mise en place de centrale thermiques surtout au gaz. Il dirige ainsi la zone Asie, supervise des projets en Australie, à Singapour, et quand le secteur “énergie” d’Alstom est repris General Electric, il dirige la zone Afrique Moyen Orient de la branche » Power systems »
C’est au sein d’un groupe canadien qu’il poursuit son itinéraire de spécialiste de la producion d’électricité. Il découvre davantage l’Amérique du Nord et les innovations énergétiques en Californie. Mais le groupe canadien n’a pas le profil d’une entreprise prête investir dans des projets très innovants. L’entreprise exploite des technologies éprouvées aussi au niveau économique.
Solaire thermodynamique
Marc Benmarraze décide de créer une entreprise capable de développer des projets d’énergie innovants. « Avec mes équipes, j’ai installé 4500 mégawatts » explique-t-il. Et il décide de s’investir dans le solaire thermodynamique.
« Le solaire par concentration permet d’obtenir un fluide à très haute température qui peut être stocké. Les Israéliens obtiennent une température de 400 degrés, mais par des cycles successifs on peut atteindre une température de 1000 degrés. Le fluide peut être stocké, et détendu pendant la nuit pour produire de la vapeur destinée à actionner des turbines» explique le responsable de Solar Euromed.
Production d’hydrogène
L’objectif de Marc Benmarraze est de démontrer la faisabilité d’un projet autour d’une technologie déjà mise en œuvre dans plusieurs régions du monde. En Californie la puissance installée est de 345 mégawatts, en Espagne, le groupe allemand Solar Millénium s’apprête à installer 500 mégawatts.
Le solaire thermodynamique pourra tout à fait sans concurrence occupé des créneaux où le photovoltaïque n’est pas adapté. Le solaire à haute concentration d’énergie permet en effet d’assurer d’emblée, avec une continuité, une puissance supérieure au photovoltaïque réparti. Le projet d’Aspres sur Buëch dans les Hautes Alpes aura une puissance de 12 à 20 mégawatt. Le solaire thermodynamique permet de multiples applications. Il permet la dessalinisation d el’eau d emer, ou grâce aux hautes températures autorisées par la technique, la décomposition de l’eau pour la production d’hydrogène.
L’ambition du fondateur de Solar Euromed, est d’impulser en France, une filière industrielle du solaire thermodynamique. Elle est aussi de développer une industrie et une technique capables de répondre aux besoins électriques de régions très ensoleillées. Marc Benmaraze pense au vaste marché représenté par le pourtour du bassin méditerranéen où est en train de s’édifier une interconnexion électrique. Demain, quand les énergies fossiles manqueront, le solaire thermodynamique pourra fournir de l’électricité même la nuit à des dizaines de millions de Méditerranéens. Solar Euromed est tout un programme.
