La taille de la ressource naturelle en eau pour la station des Arcs ne permettrait pas de satisfaire les besoins dans la perspective d’une extension du réseau des enneigeurs sur la moitié du domaine skiable. C’est ce que constate dans son rapport la Chambre régionale des Comptes d’Auvergne Rhône-Alpes, dans le cadre d’une enquête nationale des juridictions financières sur la rôle des acteurs du tourisme face au changement climatique.
Bien que la station de Bourg Saint Maurice les Arcs bénéficie d’un bon niveau d’enneigement naturel, et d’une exposition positive, elle a du développer la production de neige artificielle pour fiabiliser l’enneigement en début de saison. Le taux d’équipement en enneigeurs couvre 41 % du domaine skiable, ce qui est supérieur à la moyenne nationale (32 %).
La société ADS ( Arcs Domaine Skiable filiale de la Compagnie des Alpes) a engagé l’optimisation de sa production de neige artificielle , notamment à produire la neige nécessaire au bon moment, au bon endroit, à modeler le terrain en fonction de l’adéquation gains / respect du milieu naturel, à optimiser le travail des dameuses en fonction des périodes, de la fréquentation, de l’enneigement et de la topologie de la piste.
ADS a mis en place un observatoire de l’environnement. Toutefois, des besoins accrus en eau nécessitent de s’interroger sur la disponibilité et le partage de la ressource. La production de neige artificielle de l’ensemble du domaine des Arcs est réalisée à partir d’une seule retenue, celle de l’Adret des Tuffes, 400 000 m3, de plus en plus soumise aux aléas climatiques. Le remplissage par un pompage important dans le torrent de Pissevieille est réalisé en juin, période d’eau de fonte, et une vidange en décembre pour la production de neige. Ce cycle pourrait avoir pour conséquence d’assécher presque totalement la retenue dès le mois d’avril avec une réelle difficulté à maintenir 20 000 m3 « en secours ».
« Cette ressource en eau est peu étudiée par l’Etat. Il n’existe pas de schéma d’aménagement et de gestion de l’eau engagé dans le bassin versant Isère en Tarentaise. Or, ADS souhaite porter la surface enneigée du domaine skiable à 50 % en dix ans. » observe la Chambre des Comptes. Le volume d’eau utilisé à terme avoisinerait 600 000 m3 par saison soit 100 000 m3 de plus qu’actuellement. Cette situation apparait risquée, estime la CRC, au vu de la disponibilité future de la ressource mobilisable rapidement. « Vulnérable, la commune ne dispose pas de solution de secours si la ressource en eau venait à se raréfier ce qui pourrait compromettre son modèle économique à moyen terme. »