L’ambassadeur de Suisse en France, qui inaugure ce mardi en transports en commun et à vélo électrique, une exploration de la France des Régions, ne fera pas la publicité de son pays. Mais quelques rappels sont utiles pour connaitre ce voisin neutre mais puissant.
La Suisse est mal connue, et parfois connue en mal, caricaturée. On ne retient d’elle que le paradis fiscal décrit par le livre » La Suisse lave plus blanc » de Jean Ziegler . Ses banques, sa neutralité, parfois l’argent sale, son rôle de havre de repli pour milliardaires ou pour dictateurs en disgrâce ou en villégiature : le décor de la Confédération a son envers. Mais au delà de ces réalités, de quelques pages sombres, la Suisse c’est une réalité que bien des Français ignorent ou préfèrent ignorer. C’est le cas notamment les médias, qui préfèrent se tourner vers des références anglo-saxonnes, américaines, qui occupent le devant de la rampe.
La Suisse, c’est d’abord pour ne pas l’oublier, l’historie d’une construction politique depuis la fin du 13 ème siècle, non pas résultat de luttes entre seigneurs, de conquête de la part d’un roi, mais c’est l’histoire d’une addition progressive, à partir de trois cantons initiaux, de territoires qui optèrent pour la conservation de leur identité, tout en privilégiant la coopération. La fédération, et même la fédération, un tournant que la France n’a pas pris lors de la Révolution.
Plus de 25% d’étrangers
Longtemps pauvre, dépourvue de ressources naturelles, la Suisse fut terre d’émigration, de mercenaires durs à l’exercice qui partirent vendre leur ardeur jusqu’au Vatican. Depuis longtemps la Confédération est devenue terre d’immigration et d’accueil. Il n’est pas aisé de devenir Suisse, mais sur quelque 8 millions d’habitants, plus d’un quart possède un passeport étranger. Au milieu de l’Europe, la Suisse est tournée vers l’Allemagne, la France, l’Italie. Elle est carrefour culturel et une mosaïque linguistique : on y parle quatre langues, l’allemand surtout, le français, l’italien, et le rhéto-romanche encore vivace et non pas réduit à une portion congrue comme les langues régionales parfois interdite en France centralisée.
La Suisse affiche une qualité de vie élevée. Trois de ses villes (Zurich, 2ème, Genève 9ème et Bâle 10ème arrivent dans le classement des villes du Monde ou la qualité de vie la vie est la meilleure ( Qualité of Living Worldwide City Ranking) de Mercer 2019. Les critères comme la vie politique, économique sociale et l’écologie.
L’économe suisse est florissante. Elle est très industrielle (chimie, pharmacie, biens d’équipement ferroviaires) mais aussi efficace en services financiers. Pour l’énergie, selon le Conseil Mondial de l’Energie, la Suisse arrive en tête pour les classements en matière de production par habitant, de disponibilité et de durabilité. C’est une économie ouverte sur le monde. Le taux de chômage avoisine les 4%.
Le pays investit massivement dans la recherche, dans le développement dans l’innovation. : 5% du PIB sont investis dans l’éducation (4,6% mais 5,2% pour la France ) mais la Susse met vraiment l’accent sur la formation professionnelle, sur ‘l’apprentissage. Les dépense de formation par étudiant arrivent en deuxième place, avec 17 000 dollars par an, à la deuxième place derrière le Luxembourg, contre 11 106 dollars pour la France.,
La Suisse consacre 3,4% de sa richesse nationale à la recherche et au développement, juste derrière l’Israël et la Corée du Sud qui consacre 4,6% de leur richesse nationale, loin devant la France qui n’y consacre que 2,2%.