Le Gruyère ” sans trou” mondialement connu, fait partie des 21 appellations d’origine contrôlée ( AOC) mises en place en Suisse pour des productions agricoles. Le système suisse a évolué en faveur des AOC, inspirées du système français, à la demande de producteurs de suisse romande. Une bonne partie des AOC concerne des vins. Neuf appellations d’origine contrôlée ont été accordées à des fromages, en appui à des productions de lait dans des secteurs de montagne: par exemple Etivaz, Mont Dore, Tête de Moine, Vacherin de Fribourg, Bern Alp Käse et Sbrinz, dans la région de Lucerne. Mais les AOC gagnent lentement du terrain.
Les AOC permettent de valoriser les produits et de les exporter. Sur une production de 30 000 tonnes de Gruyère, 2500 tonnes sont vendues en Allemagne, 1000 tonnes au Bénélux, entre 600 et 800 tonnes au Royaume Uni et 2100 tonnes en France, dont 20% sont consommés en Rhône-Alpes, l’un des premiers marchés étrangers du fromage. Il faut dire que le Gruyère est commercialisé depuis le XIV ème siècle à Lyon, où il arrivait par la voie d’eau.
Agriculture sur tout le territoire
Les AOC permettent le maintien d’une agriculture qui occupe largementle territoire, même dans les zones de montagne. Mais l’agricultture suisse, n’est pas totalement coupée des marchés extérieures. Le nombre d’exploitations diminue lentement, malgré l’attachement des Suisses à leur agriculture. ” Le consommateur citadin du mal à comprendre l’importance des aides publiques qui constituent parfois comme en France, la moitié des revenus des agriculteurs” explique un représentant de l’interprofession Gruyère. La taille des exploitations s’accroit, le caractère traditionnel se perd. ” La peur de la dépendance alimentaire que nous avons connu pendant la guerre est loin, mais le gouvernement a quand même fixé l’objectif d’une autosuffisance alimentaire du pays à hauteur de 60% de ses besoins” explique Rémy Hotmar. La Suisse ne souhaite pas être dépendante.
La Suisse veille aussi à la qualité des production agricoles, hors AOC. L’agriculture pour être subventionnée doit développer un exploitation de production intégrée, c’est à dire orientée au maximum vers la valorisation des produits de l’exploitation. Les apports extérieurs pour l’élevage ne doivent pas excéder 30%. La production intégrée impose des exigences qui sont parfois proches des certifications françaises pour le bio.