L’ouvrage actuel intègre des travaux poursuivis par l’Institut de Protection et de Sûreté Nucléaire, par l’Office de Protection contre le Rayonnements ionisants ( OPRI) puis par l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire né de la fusion des deux précédents instituts. L’ouvrage reprend aussi des travaux de l’Institut national de veille sanitaire ( INVS)
L’ouvrage revient sur la manière dont ont été reconstitués les dépôts radioactifs en France, un point central de la discussion sur les conséquences de la catastrophe. Après l’accident qui s’est produit le 26 avril 1986, des radionucléides ( éléments radioactifs) ont été projetés dans l’atmosphère, puis transportés en fonction de la météo, pour partie vers le nord de Tchernobyl, pour autre partie vers l’ouest. Trois radionucléides ont été transportés au dessus du territoire français : césium 137, césium 134 et iode 131.En France, ces radionucléides ont formé des dépôts secs, et en cas de pluie, des dépôts humides plus concentrés. Les dépôts secs ont décru régulièrement d’est en ouest. Les dépôts humides ont été liés localement à des averses, puis à des ruissellements. Avec de grandes différences : autour d’Avignon, les précipitations ont varié de 1 à 10 en volume entre le 1er et le 5 mai 1986. Conclusion : la contamination a varié fortement d’un point à l’autre du territoire, en fonction de la pluie.
Pas de cartes précises en 1986
L’étude de l’IRSN, explique que le Service Central de Protection contre les Radiations Ionisantes ( SCPRI) ne possédait pas en 2006, immédiatement après l’accident, des moyens d’établir les dépôts humides. Pour l’IRSN il n’est donc pas possible d’établir une carte globale de la contamination des sols. Il n’est pas non plus possible de construire une carte en extrapolant à partir de valeurs relevées localement. L’IRSN rappelle pourquoi il ne partage pas l’approche réalisée par la CRIRAD en 2002, ni l’approche de l’atlas européen réalisé en 1998, qui établissent des moyennes à partir de quelques dizaines de points.
L’IRSN pour établir la cartes des points de risques, et non de vastes zones uniformes, a tenu compte des valeurs relevées dans les végétaux.
L’important était ensuite de savoir comment des radionucléides ont été transférés par la chaîne alimentaire. Les denrées les plus contaminées ont été les légumes à feuilles : salades, épinards, poireaux, le lait et ses dérivés frais, et la viande, avec des activités allant de quelques dizaines à quelques centaines de Bq.kg voire dépassant 1000 bq.kg. Cette activité a été supérieure aux normes européennes. Ces normes ont été respectées, la France refusant d’importer des produits de pays plus contaminées, mais il n’est pas précisé si des denrées produites localement auraient dû être interdites de commercialisation.
Conséquences sanitaires
Troisièmement, l’IRSN revient « sur les doses reçues par la population française et le risque sanitaire associé ».« Compte tenu de l’ordre de grandeur des doses calculées, les conséquences pour la population française pourrait être des pathologies cancéreuses ( tumeurs solides et leucémies) et notamment des cancers de la thyroide» expliquent les auteurs. Ces derniers justifient une évaluation disque de cancer de la thyroïde, tout en notant que l’incidence de ce dernier progresse depuis les années soixante dix. Mais l’augmentation du nombre des cas est due à l’évolution des pratiques de diagnostic. Les augmentations estimées du nombre de cas de cancer sont trop faibles pour y voir un effet de l’accident.
Les auteurs tirent plusieurs conclusions sur l’évolution de la surveillance de radioprotection qui est plus dense en France aujourd’hui qu’en 1986. Les retombées radioactives de l’accident de Tchernobyl sur le territoire français.
Conséquences environnementales et exposition des personnes, Philippe Renaud, Didier Champion, Jean Brenot, Editions TEC et Doc/ Lavoisier, Collection sciences et techniques.