Le premier rapport détaillé sur les coûts engendrés par la catastrophe de Tchernobyl établi par Green Cross International estime le coût des conséquences de la catastrophe à 700 milliards de dollars US, dont plus de 480 milliards pour la Biélorussie et l’Ukraine.
Les conséquences directes de la catastrophe de réacteur de Tchernobyl coûtent désormais au moins 700 milliards USD selon le premier bilan économique réalisé par l’ONG Green Cross International, dont le siège est à Genève.
Certaines conséquences économique sont évidentes : destruction de l’usine, coût de gestion de l’accident, démantèlement de l’usine, décontamination de la région; destruction et pertes de propriétés, de production agricole. Certaines sont moins évidentes et peuvent même être évaluées à long terme comme la perte d’opportunités économiques, les migrations, les conséquences neurophysiologiques à long terme.
Des rapports précédents ont pris en compte partiellement les conséquences. Elles n’ont par exemple pas incorporé les coûts sur le site, les coûts sur la santé, les coûts indirects. Les conséquences sanitaires prises en compte ont d’abord été les morts et le blessés, les cas de cancer à long terme.
Le rapport donne une vue d’ensemble des coûts financiers engendrés au cours de ces 30 dernières années. Le document compte parmi les coûts directs les dégâts causés à la centrale nucléaire et dans ses environs, la perte de marchandises et les effets immédiats sur la santé. Parmi les coûts indirects, on compte entre autre le retrait de la population de la zone contaminée et les conséquences sociétales liées à la vie des personnes exposées aux radiations et leurs enfants.
235 milliards pour la Biélorussie
La Biélorussie estime à 235 milliards d’USD les coûts engendrés par les dommages pour les années 1986 à 2015. Pour l’Ukraine la «perte économique totale» sur 25 ans est évaluée à 198 milliards d’USD. Sur 30 ans, les coûts se montent à 240 milliards d’USD pour l’Ukraine.
Selon l’étude menée en 2013 sur les effets neuropsychologiques à long terme de Tchernobyl, 10 millions de personnes sont exposées aux radiations et à la catastrophe. Parmi elles, on compte environ un tiers de Russes, un tiers d’Ukrainiens et un tiers de Biélorusses. Pour protéger l’ensemble de la population exposée aux radiations, les coûts sont à multiplier par trois ce qui porte les coûts totaux à environ 700 milliards de dollarsaux cours de ces 30 dernières années.
Ces quelque 700 milliards se répartissent entre les exploitants de la centrale nucléaire, aujourd’hui Mintopenergo of Ukraine – Ministry Of Fuel And Energy Of Ukraine, les blessés et disparus, les propriétaires fonciers locaux, les populations déplacées, les gouvernements des pays exposés aux radiations et concernés par les coûts économiques et de santé engendrés et la population dans son ensemble.
Dans le cas de la catastrophe de Tchernobyl, les coûts liés à la sécurité, l’assainissement et la maintenance de la centrale nucléaire ainsi que les coûts actuels pour la mise en place du nouveau sarcophage sont pris en charge par les gouvernements des nations concernées, soutenus par l’Union Européenne, les États-Unis et d’autres pays. Pour les personnes ayant dû quitter leur maison, des fonds ont été débloqués, des programmes sociaux et une aide médicale mis en place. Mais chacun a sans doute essuyé bien plus de pertes dues à l’effondrement de l’économie et subi des séquelles neuropsychologiques à long terme. Du point de vue des économistes, accorder de telles indemnités constitue un paiement et non des coûts imputables à la catastrophe.
Green Cross est très actif dans la région de Tchernobyl, que Nicolas Imbert directeur de GCFT a visité en 2012: http://www.terraeco.net/spip.php?page=imprimer&id_article=43539