Afin de combler le retard de la France sur les pays anglo-saxons et scandinaves en termes de télétravail, le CAS (Centre d’Analyse Stratégique) a réalisé une étude pour évaluer le potentiel des télétravailleurs sur les dix prochaines années. Cette étude a été réalisée suite à la demande de Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d’État chargée de la Prospective et du Développement de l’Economie numérique.
Quatre principaux leviers
Afin de faciliter le développement du télétravail dans l’Hexagone, l’étude du CAS a cerné quatre leviers à développer. Premier levier : il est nécessaire de faire évoluer la culture managériale française. Deuxième levier : il est souhaitable d’avoir une meilleure connaissance des gains envisageables grâce au télétravail, notamment par le développement d’informations de référence sur le sujet. Troisième levier : il est nécessaire de développer des infrastructures numériques de qualité à l’échelle nationale, comme le haut débit, la 3G ou les télé centres.
Enfin, quatrième et dernier levier à actionner : il faut diffuser des outils techniques performants, fiables et accessibles à tous.
Flexibilité
Par ailleurs, l’étude du Centre d’Analyse Stratégique conseille de donner aux salariés une plus grande flexibilité du travail, afin qu’ils concilient davantage vie familiale et vie professionnelle. Ainsi, un télétravailleur doit pouvoir interrompre momentanément son travail pour aller chercher ses enfants à l’école, et le reprendre en soirée.
Le télétravail pourrait dans ces conditions, concerner entre 40 et 50% des emplois dans dix ans. Il est cependant difficile d’envisager que ce pourcentage augmente encore, dans la mesure où tous les emplois ne sont pas «télétravaillables». C’est le cas des professions qui ne requièrent pas l’utilisation des TIC (technologies de l’information et de la communication) comme les garagistes, les plombiers ou les pompiers.
Services à la personne
Or, paradoxalement, certaines données indiquent que les métiers qui vont le plus se développer au cours des prochaines années ne sont pas propices au télétravail. C’est notamment le cas des services à la personne, avec les activités des assistantes maternelles, des infirmiers ou des aides à domicile. En revanche, dans les secteurs qui utilisent les TIC, le télétravail va largement se développer. C’est notamment le cas pour des emplois de cadres, d’ingénieurs ou pour les emplois administratifs. Selon Denis Bérard, chargé de mission ANACT (Agence Nationale pour l’Amélioration des Conditions de Travail), “la structure de l’économie change et se tertiarise. La proportion de télétravailleurs tend donc à augmenter”.
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Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site de l’ANACT (Agence Nationale pour l’Amélioration des Conditions de Travail), www.anact.fr