Pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris en matière de changement climatique, les industriels du textile français rappellent que la fabrication textile en France émet peu de CO2 et réduit fortement le bilan carbone des produits textiles.
Le cabinet Cycleco a réalisé une analyse du cycle de vie (ACV) du textile en France(1) qui compare le bilan carbone du textile hexagonal à celui de produits importés. Cette étude montre que produire en France émet deux fois moins de CO2 que de produire dans un pays au mix énergétique plus carboné, en particulier en ce qui concerne l’électricité. Ceci grâce à la production électrique en France presque exclusivement fournie par le nucléaire et par des ressources renouvelables (hydraulique, éolien, photovoltaïque). Ainsi, 1 kg de textile importé génère aujourd’hui 54 kg eq.CO2, soit deux fois plus que s’il était produit intégralement en France (27,7 kg eq. CO2). L’étude montre d’autres sources importantes de réduction des émissions de CO2 telles que la diminution des invendus liés aux importations (et au cycle d’approvisionnement long).
Relocaliser et réduire les quantités d’invendus
La production textile comprend plusieurs étapes : préparation des fibres et filature, tissage, tricotage, ennoblissement, et confection, c’est-à-dire fabrication des produits finis. Réaliser toutes ces étapes en France est donc un levier fort et efficace pour diminuer l’empreinte carbone du secteur habillement et linge de maison français. Cet objectif sera atteint en relocalisant en France une partie des opérations de transformation aujourd’hui délocalisées.
Selon l’étude, l’empreinte carbone peut être réduite de moitié grâce au mix électrique français, de 25 % grâce à une production juste à temps qui permettrait une baisse des invendus, actuellement liés en grande partie à la production lointaine, et de 10 à 15 % grâce à l’écoconception, au recyclage et à la réutilisation (seconde main).
Réduire l’empreinte carbone en créant des emplois
Chaque point de relocalisation gagné, c’est-à-dire chaque 1 % de consommation de textile réorientée au profit de textile produit en France pourrait générer 5500 tonnes de production supplémentaire en France, créer plus de 4000 emplois et économiser 140 000 tonnes d’équivalent CO2.
Pour améliorer la transparence, capitale pour le consommateur, les industriels du textile travaillent à la création d’une étiquette de traçabilité qui reprendra les quatre grandes étapes de fabrication d’un article textile (filature/transformation du fil, tissage/tricotage, ennoblissement et confection). Elle constituera le support d’information pour le consommateur prévu par article 13 de la loi sur l’économie circulaire (dite loi Agec) et un outil de valorisation des filières vertueuses.
L’UIT travaille également à l’élaboration d’un baromètre carbone annuel qui permettra de mesurer l’empreinte carbone de la filière textile et son évolution et constituera un étalon pour mesurer le score carbone des articles textiles produits et/ou consommés en France.
- L’étude modélise 68 scenarios pour 17 produits textiles et 4 circuits de production et d’approvisionnement (France, Euro-méditerranéen, Turquie et Chine). Elle calcule ensuite l’empreinte carbone textile de chaque français à partir des données de marché (ventes et importations). Pour finir, elle propose des moyens d’action pour réduire l’empreinte carbone à l’échelle individuelle et industrielle.