En Haute-Savoie, la commune deThollon-les-Mémises, doit être plus prudente dans la gestion de son domaine skiable, dont l’avenir est lié changement climatique.
Thollon-les-Mémises est une commune de 800 habitants au dessus de la rive sud du lac Léman, en Haute Savoie, à 15 kilomètres d’Evian-les-Bains. Ce village, entre 900 et 1 000 mètres, est relié à un domaine skiable situé entre 1 600 et 1 900 mètres, par téléphérique ou télécabine. La gestion de ce domaine a été déléguée par la commune à la SATEM-SEREM, société d’économie mixte qu’elle détient à 85 %.
Depuis le début des années 2010, la commune a mené un programme d’investissement important sur les remontées mécaniques afin de rénover des installations vétustes et d’adapter l’offre touristique à la diminution de l’enneigement. Ces travaux ont permis d’accroître le chiffre d’affaires du délégataire, d’améliorer sa situation financière et d’augmenter la redevance d’exploitation du domaine skiable qu’il verse à la commune. Certes, la SATEM-SEREM a atteint l’équilibre d’exploitation mais c’est la commune qui a pris en charge les investissements.
Ces investissements sont retracés dans son budget annexe des remontées mécaniques dont l’équilibre repose très largement sur des subventions du budget principal, du fait de l’insuffisance de la redevance versée par le délégataire. Or , rappelle et insiste la Chambre régionale des Comptes « l’équilibre financier des services publics industriels et commerciaux, tels que les remontées mécaniques, doit être assuré par les usagers et non par les contribuables. Le financement des investissements par le budget principal est certes possible sous certaines conditions et il peut même être pluriannuel sans toutefois devenir pérenne. Mais la commune devrait alors étayer le lien entre les subventions qu’elle verse avec les investissements réalisés, davantage qu’elle ne le fait dans ses délibérations. »
Même si elle ne contribue pas à détériorer la situation financière qui reste saine et si les ressources fiscales de la commune sont indirectement alimentées par le domaine skiable, la commune doit réduire ses contributions au budget annexe des remontées mécaniques, comme elle prévoit de le faire d’ici à 2029 dans ses délibérations.
La Chambre souligne que les recettes du domaine skiable et la situation de la société d’économie mixte dont les intérêts patrimoniaux sont proches de ceux de la commune, sont très dépendantes de l’enneigement. Or, les perspectives économiques sont incertaines en raison du réchauffement climatique. La commune devra donc recueillir des prévisions d’enneigement assises sur des données météorologiques beaucoup plus circonstanciées avant de programmer de futurs investissements. La commune doit aussi veiller à préserver sa capacité à faire face à des chocs externes comme la hausse des coûts de l’énergie, ainsi qu’à décider la réalisation d’autres investissements sur le budget principal.
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