Des arrêtés préfectoraux de protection de biotope permettraient de protéger les tourbières, des milieux indispensables au cycle naturel de l’eau, riches en biodiversité. Avenir , conservatoire des espaces naturels de l’Isère, fait avancer ce dossier.
Les tourbières de l’Isère, de montagne ou non, sont encore détériorées par des activités humaines. AVENIR, conservatoire des Espaces naturels de l’Isère souhaite un nouvel effort de protection avec des arrêtés de biotopes sur les tourbières sensibles de plusieurs massifs, en plaine, mais aussi dans les Alpes, avec Belledonne et les Grandes Rousses.
Ce souhait a été exprimé le 20 septembre, lors de rencontres soutenues par le Conseil général de l’Isère, le Conseil régional Rhône-Alpes et l’Agence de l’eau Rhône-Méditerranée. Les rencontres avaient pour but de faire le point sur l’état des connaissances en matière de conservation des tourbières dans l’ensemble du massif alpin français.
Les tourbières sont des milieux naturels connus par le public, mais insuffisamment. Comme d’autres zones humides elles remplissent un rôle indispensable dans le cycle de l’eau, et sont des réserves de biodiversité. Mais elles sont encore dégradées. Des tourbières alpines sont encore remblayées, drainées, creusées ou polluées. Et la première tourbière mise en réserve naturelle en France en 1961, celle du Lac Luitel, près de Chamrousse, continue de recevoir plusieurs tonnes de sel de déneigement par an à la suite du lessivage de chaussées. Et cela sans réaction à ce jour ni de l’Etat ni du Conseil Général qui gèrent les routes.
Une solution a été évoquée pour faire un pas en faveur de la protection des tourbières. L’outil, c’est le projet d’arrêté préfectoral deprotection de biotope ( APPB) “tourbière” par massif, susceptible d’englober les tourbières d’un massif. Cela permettrait de progesser. Car en Isère, en trente ans de politique de réglementation, seulement 19 % de la surface des tourbières bénéficient d’une protection. Le Conseil général de l’Isère, par sa politique d’acquisition foncière et son outil de préemption a permis de protéger 5 % de plus. Mais il faut aller plus loin.
Le Préfet de l’Isère, explique Avenir, a accepté en 2005 le principe d’instruction d’APPB (Arrêté préfectoral de protection de Biotope) par massif sur la base de dossiers techniques réalisés par les associations. Un projet existe pour l’ Ile Crémieu, grâce au travail de Lo Parvi. Un projet a été préparé pour les Grandes Rousses et Belledonne par AVENIR. Lors des rencontres, le représentant de la Direction départementale de l’Agriculture et de la Forêt d’ Isère a affirmé que cette procédure était partie.
Poursuivre la recherche
Les rencontres ont aussi reconnu que la recherche scientifique sur la biologie de la conservation doit se développer. Le programme d’étude des tourbières de Rhône-Alpes mené par des chercheurs universitaires vient de s’achever. Les expériences de gestion doivent aussi être largement connues.
De nombreux intervenants ont présenté les résultats de leurs actions de terrain. AVENIR a diffusé plusieurs documents de communication d’expérience réalisés récemment sur 10 ans de gestion sur la tourbière de l’Herretang. AVENIR a aussi présenté le “Livret pour le jardin de tourbières” de la Réserve naturelle nationale de l’étang du Grand Lemps, où un circuit est ouvert au public depuis le mois de septembre dernier.