« Il n’y a pas d’aménagement touristique du territoire ». C’est ce qu’a répété le 19 février Jean-Pierre Mas, Président des Entreprises du Voyage, lors de l’émission de France Inter le Téléphone sonne. Le thème du débat était le suivant : les méfaits de la surfréquentation touristique sur quelques villes comme Venise, Barcelone, La Haye… Et Paris.
En France, Paris a bien ce statut d’entrée quasi unique dans le pays, avec deux aéroports qui reçoivent autant de voyageurs que tous les autres aéroports français réunis. Les conséquences sont insupportables.
Pour le centre de Paris, dans certains quartiers comme le Marais, au Louvre et près de Paris, à Versailles. Visiter le Château de Versailles, c’est faire de longues dizaines de minutes de queue pour visiter ensuite au pas de charge au milieu d’une foule compacte. Pour certains touristes, consommateurs de dépaysement, le but est de réaliser un selfie le dos tourné à la Joconde.
Vision productivite
Et cette vision productiviste est encore partagée par certains professionnels du tourisme. La France doit atteindre et dépasser la barre symbolique des 100 millions de touristes par an, sans que les statistiques soient soumises à débat.
Ce tourisme de masse, éphémère, entraîne des hausses de prix pour les loyers, pour les visites, pour les services. Tout cela se passe au détriment des habitants qui ont le sentiment de ne plus être chez eux. Les points chauds touristiques sont le point de rassemblement, pendant quelques semaines, de riches.
Les solutions existent
Les solutions ? Elles sont multiples. Il faut sans doute songer à des mesures non sélectives sur le plan financier, en imposant des réservations. Il faut aussi de manière non sélective, établir, des contingents sur le nombre de vols à bas prix. Une logique qui va à l’encontre des intérêts d’un transport aérien qui a connu une croissance spectaculaire. Le nombre de liaisons entre la France et Porto serait passé de 50 à 700 par semaine, les touristes français dans la ville portugaise, ayant du mal à trouver des Portugais.
Une solution plus globale ? Augmenter le nombre de points d’entrée dans l’Hexagone. Il est évident que le fait de mettre en avant la région parisienne, ses deux aéroports, fait de l’ombre aux autres régions. La valorisation des Alpes, de la Côte d’Azur, de la Bretagne ou de l’Auvergne, par une promotion forte, directe, claire de plusieurs points d’entrée, conduisant chacun au plus près de la diversité du patrimoine naturel et du patrimoine historique national, c’est la solution.
Mais là encore, il faudrait un débat….