Dans le cadre d’une consultation lancée par la Région Auvergne Rhôpne-Alpes sur la liaison Lyon-Turin et sur le transfert modal, les opposants au projet actuel ont présenté dix propositions.
Si le projet de liaison Lyon-Turin divise, la nécessité du transfert du trafic routier vers le rail peut faire consensus. Les soutiens de la liaison transalpine militent, en vain pour le moment pour le transfert modal. Les opposants adoptent une attitude plus militante.
Ils viennent de rendre publiques dix propositions pour permettre le transfert d’un million de camions par an du goudron vers l’actuelle infrastructure ferroviaire sans investissements énormes, ni rupture technique. Les propositions concernent la voie actuelle qui mène d’Ambérieu en Bugey à la combe de Savoie en passant par Culoz , Aix-les-Bains et Chambéry.
La première proposition vise à engager des travaux pour la disparition des passages à niveau sur la voie existante ce qui donnera du travail aux entreprises locales, mais aussi plus de fluidité, moins de risques d’accident, plus d’efficacité.
La proposition numéro 2 veut améliorer la protection de la population et des
espaces naturels, dans la perspective d’un accroissement du trafic sur le rail. Il faudrait améliorer la protection des riverains de la voie ferrée existante par la réduction des bruits à la source, par la pose d’écrans acoustiques et la couverture des voies. Il faudrait aussi améliorer la protection du Lac du Bourget et des zones naturelles que longe la voie au pied du massif de la Chambotte sur la rive porientale du lac. Le but serait de réaliser des ouvrages permettant de protéger les eaux du lac en cas d’accident provoquant la fuite de polluants.
Interdire les poids lourds vides
La proposition 3 vise l’interdiction des circulations dans les tunnels transfrontaliers de poids lourds à vide ou avec une charge inférieure à 50% (masse – volume,) pour les poids lourds de plus de 3T5. Cette règle permettrait d’optimiser le transport. Elle suppose une mutualisation de l’offre entre transporteurs et de la demande entre chargeurs, à l’instar des réflexions menées pour optimiser le transport de marchandises en ville.
La proposition 4 suggère la création d’une banque de données ouverte pour organiser l’accès à toutes les données des transports routiers et ferroviaires dans le cadre d’une démarche de transparence, de participation de la population et des acteurs économiques pour améliorer les services de report modal et le transport routier des marchandises.
Allonger l’autoroute alpine
La question du transfert modal est étroitement liée à celle de l’Autoroute Ferroviaire Alpine ( AFA) expérimentée depuis de longues années, qui peine à gagner des parts de marché. L’avenir même ce l’AFA, n’est pas clair. Il est évident que l’itinéraire doit être allongé, alors que l’AFA ne charge les remorques qu’à Aiton, pour la traversée des Alpes.
Or, il est nécessaire de créer, selon la proposition, trois zones de chargement-déchargement: une au nord est de Lyon, à Ambérieu-en-Bugey, une autre au sud de la région lyonnaise à Porte les Valence. Une zone devrait être créée à Saint-Quentin-Fallavier ou au Port Edouard Herriot ce dernier point permettant une connection avec la voie fluviale.
Système d’informations, réservation, suivi
La sixième proposition suggère le développement d’un système d’informations, comprenant notamment un site Internet de gestion du transport intermodal avec le suivi, la réservation, l’information de chargement.
La proposition 7 prévoit l’interdiction des poids lourds de plus de 4 mètres de hauteur aux tunnels du Fréjus et du Mont-Blanc, ce qui permettra de favoriser le report vers le rail dans les meilleurs délais.
La proposition N°8 retient trois solutions intermodales basées sur l’existant ne nécessitant pas d’investissementd’infrastructure lourd, utilisant des matériels roulants routiers, ferroviaires, des équipements delevage et de manutention, existants et standards :
- – Généralisation des conteneurs sur wagons plats ou wagon “kangourou”;
- – Mise en service d’un service de levage/chargement de remorques à pinces sur wagons pocket;
- – Mise en service d’une offre de route roulante.
Concernant le fiancement, la proposition 9 reprend l’idée d’un reversement par le FDPITMA ( Fonds de financement des infrastructures de transport dans les Alpes) des dividendes provenant du tunnel du Mont-Blanc pour le financement de l’intermodalité route/rail dans les vallées alpines. Il inclut le reversement des sommes versées par le tunnel du Mont-Blanc et celui du Fréjus.
Le transfert modal suppose aussi l’apport d’aides financières aux opérateurs ferroviaires et aux transporteurs routiers pour l’adaptation desmatériel intermodaux sous condition de l’utilisation effective des services ferroviaires.
Enfin, la dixième et dernière proposition suggère la création d’un organe de surveillance et de prescription de l’intermodalité.
