À l’occasion de la seconde conférence sur la transition énergétique organisée par Ingénieurs et Scientifiques de France (IESF), la Société des Électriciens et Électroniciens (SEE) et Enviscope dans le cadre des Mardi des Ingénieurs, la région Auvergne-Rhône-Alpes et la Métropole de Lyon ont fait le point sur l’avancée de la transition énergétique sur leurs territoires.
La conférence Mardi des Ingénieurs en ligne du 9 février a réuni 115 auditeurs à l’invitation d’Ingénieurs et Scientifiques de France (IESF), de la Société des Électriciens et Électroniciens (SEE) et d’Enviscope. Alain Clabaut, directeur à la Direction de l’Énergie de la Région, a détaillé les ambitions de la collectivité, dans le cadre du Schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (Sraddet) en cours d’exécution.
La conférence Mardi des Ingénieurs sur la transition énergétique de la région Auvergne-Rhône-Alpes et sur la transition de la Métropole de Lyon du 9 février a réuni presqu’autant d’auditeurs en ligne (environ 115) que l’édition précédente en décembre 2019. Les deux intervenants, Blandine Melay pour la Métropole de Lyon et Alain Clabaut, directeur adjoint de la Direction énergie environnement de la Région, ont fait le point sur le développement des actions des deux collectivités.
La Région, a rappelé Alain Clabaut, entend aider la réindustrialisation de la filière solaire régionale. Cette dernière a en en effet des atouts dans le contexte mondial actuel et dans la stratégie française de réindustrialisation. L’objectif à dix ans est de multiplier par six la puissance installée pour atteindre une puissance de 10 GW, soit 10 fois la puissance installée fin 2019 (voir l’ouvrage Transition Energie Climat 2020 Auvergne-Rhône-Alpes, édité par Enviscope).
Cette orientation suppose 10 milliards d’euros d’investissements, susceptibles de créer ou de conforter 10 000 emplois. Outre les dispositifs existants d’appels à projets de la société publique locale Oser, cette stratégie suppose la mise en place d’un plan régional solaire.
Le potentiel de la biomasse
Le deuxième axe de développement des énergies renouvelables concerne la biomasse, dans la cadre d’un Schéma régional biomasse, qui prévoit 650 millions d’euros d’investissements, qui devraient générer et/ou conforter 8 000 emplois pérennes pour atteindre une production annuelle de 12 000 GWh par an.
Dans ce cadre, pour la méthanisation, l’objectif est de porter à 10 % la part du biométhane dans la consommation régionale de gaz, avec un objectif de production annuelle de 5 550 GWh, à 48 % issus de la méthanisation effluents d’élevage, à 27 % des résidus de culture, et à 18 % de l’utilisation des cultures intermédiaires à valorisation énergétique (Cive). Cet objectif sera atteint avec la mise en place de 600 méthaniseurs, soit environ 40 méthaniseurs nouveaux par an jusqu’en 2030. Plutôt que l’utilisation in situ, la priorité sera donnée à l’injection dans le réseau de distribution afin de permettre la création de nouveaux débouchés. La cogénération, c’est-à-dire l’utilisation du biogaz pour la production simultanée de chaleur et d’électricité, devra être réservée aux sites de production éloignés des réseaux des réseaux de gaz.
Le bois énergie : un potentiel important
Le bois énergie doit offrir des débouchés pour une forêt régionale encore largement sous exploitée, notamment en raison d’un accroissement naturel qui excède les prélèvements. L’objectif est une production annuelle de 6 600 GWh, à 42 % grâce au bois forestier, à 35 % grâce aux connexes de scierie. En plus des 900 000 m3 actuellement valorisés, l’objectif est de mobiliser 1,2 million de m³ supplémentaires de bois issus des forêts. Cette consommation suppose la mise en place d’ici à 2035 de 1 200 chaufferies bois, au rythme de 60 à 70 chaufferies nouvelles par an.
5 000 emplois en cinq ans pour l’hydrogène
Auvergne-Rhône-Alpes a confirmé en 2020 ses ambitions pour l’hydrogène vert, utilisé pour trois usages : dans l’industrie, pour la mobilité et pour la production d’énergie. L’objectif est de faire décoller rapidement la filière pour créer 5 000 emplois en 5 ans grâce à 500 M€ d’investissements. Un cœur hydrogène vert agrégera les grands projets structurants en réunissant les différents acteurs de la filière. Le but est de générer de grands projets dans le domaine de la mobilité, des infrastructures, du stockage et de l’industrie sans oublier la formation dans les entreprises et l’information du public.
Enfin, le secteur de la plasturgie est intégré à cette stratégie. Dans la région, 800 entreprises (soit 24 % des entreprises du secteur au niveau national) emploient 25 000 salariés sur deux bassins emblématiques : Oyonnax (Ain) et Sainte-Sigolène (Haute-Loire). La région a signé un accord avec Allizé Plasturgie, le syndicat professionnel, avec à la clef des subventions régionales à hauteur de 1,7 million d’euros. L’objet est d’augmenter l’intégration de matières plastiques recyclées, de développer l’écoconception, et d’aider la modernisation des chaînes de production.