C’est un flou encore impressionnant que le Président de la République a exprimé ce vendredi matin dans son discours d’ouverture de la Conférence environnementale.
Après le report de la Loi Cadre sur la transition énérgétique, on apprend que ce n’est qu’au printemps 2014 que le projet de loi sera présenté, pour être discuté par le Parlement pendant l’été afin d’être adopté avant la fin de 2014. Il aura fallu plus de dix huit mois, de conférences, de tables rondes, de consultation pour accoucher d’un texte stratégique qui relève avant tout de la représentation nationale. D’ici là, des mesures réglementaires seront prises, sur lesquelles on ne sait pas grand chose.
L’abaissement de la TVA à 5,5% sur les travaux de rénovation thermique est la seule mesure concrète annoncée ce jour qui aille dans le sens de la transition énergétique.
Pour les renouvelables, rien de neuf. Aveugle à la réalité, François Hollande a parlé des “ champions ” français des énergies renouvelables dont la liste serait selon lui tellement longue qu’il ne pouvait les citer…
C’est une langue de bois qui ne berce d’illusion le citoyen ignorant. La situation des renouvelables est gravissime, faute d’action claire. Les professionnels attendent encore un plan de relance et n’ont toujours pas de réponses après des mois de concertation. Les filières continuent à perdre des emplois sans voir l’horizon s’éclaircir. Pour le photovoltaïque comme pour l’éolien, on sait que la France a raté le coche industriel et qu’elle ne doit pas rater les futures échéances. On sait que les objectifs fixés pour 2020 ne seront pas atteints sauf improbable redressement qu’interdit la situation financière.
La France ne possède aucun champion des énergies renouvelables, ni dans le solaire thermique, ni dans le photovoltaïque, ni dans l’éolien terrestre, ni dans le photovoltaïque, ni dans la géothermie. AREVA fait exception dans l’éolien en mer, mais en se diversifiant à partir d’un nucléaire que le chef de l’Etat veut saper les bases. Alstom est aussi actif, mais EDF Energies Nouvelles est un exploitant, pas un industriel de la production de panneaux et là encore, EDF investit dans les renouvelables partant de la base solide que constitue le nucléaire.
Certes le Président a évoqué la juste nécessité de mettre en place une ” communauté européenne” de l’énergie. Excellente idée, mais il n’ a fait que répéter des propos tenus au mois de février à Strasbourg (*) . Cette incantation n’a pas été suivie d’effet.
Evidemment, les énergies renouvelables ne pourront se développer que si elles n’alourdissent pas la facture du consommateur ou les dépenses publiques sans retour sur l’emploi. Mais le Président n’a donné aucune piste, n’a pas appelé d’une maniière crédible à la mobilisation de l’industrie.
Or, la transition énergétique demande une mobilisation qui suppose des moyens qui ne seront dégagés qu’au prix de coupes dans des dépenses publiques moins urgentes sur le plan environnemental et sur le plan technologique.